vendredi, mai 12, 2006

Jardinet, l’aménagement


concentré
Originally uploaded by francois et fier de l'Être.

D’un naturel brouillon, j’eus préféré un jardinet à l’Anglaise mais ma puce, tenant fermement les cordons de la bourse espérait plutôt un de ces jardins de curé plein d’herbes aromatiques et médicinales. Malheureusement, ni l’un ni l’autre nous ne vîmes réaliser nos souhaits.
Le jardin que vous voyez est le fruit d’une très sérieuse et très longue étude sur la résistance des plantes aux trois facteurs nocifs de la vie citadine que sont : les automobiles, les animaux familiers et le vol.
En effet, lorsque la place vient à manquer dans notre centre ville il est courant que dédaignant les horodateurs l’automobiliste préfère stationner sur notre maintenant charmante pelouse. Il faut dire que nous avons constaté qu’une petite barrière de bois ne les arrête pas, bien au contraire, elle s’enchevêtre dans la roue et c’est tout juste si vous n’avez pas à rendre des comptes pour les éclats de peinture. Nous avons essayé les rosiers qui font la réputation de notre Picardie, mais ils supportent très mal l’écrasement. Nous avons du nous résoudre au gazon et son compagnon le trèfle.
Le second facteur et non des moindres est à l’origine des plaques jaunes qui ceignent la partie florale. Ces plaques de ciment spécialement traitées anti-moisissures sont élégamment disposées afin de permettre à la gente féline ou canine de se soulager en épargnant les plantes les plus sensibles à l’acidité. Vous remarquerez l’ingéniosité déployée dans le choix de la couleur. Elles ont de plus l’avantage de séparer la terre meuble où les uns et les autres peuvent tout à loisir enfouire excréments ou nourriture, de celle plus compacte tassée par les voitures.
Le troisième facteur est plus apériodique mais tout aussi destructeur. Nous avons remarqué que l’approche de certaines fêtes nationales est propice à la recrudescence des disparitions de nos plus jolis éléments : Bougainvilliers, Fuschia, Impatiens de Guinée, etc.…Il convient donc de les attacher au mur à l’aide d’un solide fil de fer lorsqu’ils sont en pot (d’où les pas japonais ornant le mur de gauche) ou de les mettre en place suffisamment tôt pour que le racinage nous garantisse contre un départ précipité (et si possible avant qu’ils ne soient reconnaissables). Il n’est pas rare que nous retrouvions le rosier fortement étêté lors de la fête des mères.
Nous sommes parvenus lui et moi à une sorte d’équilibre parfaitement instable entre le labeur des soins apériodiques et la détente que je suis en droit d’en attendre. A quelques exceptions près, les tontes généralement, il sait qu’il doit s’auto gérer comme s’auto régénérer. Le plantage des bulbes et des annuelles, leur arrachage, la taille des rosiers sont les seuls travaux auxquels je m’astreins.

Pour le reste, aide toi, le ciel t’arrosera.


eXTReMe Tracker