mardi, juin 06, 2006

Autoportrait


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Originally uploaded by francois et fier de l'Être.

On me somme de donner de moi un instantané portrait, un fidèle reflet de ma personnalité. Qu’a cela ne tienne, mais saura t’on se satisfaire de l’image que me renvoi le rasage matinal ? Il me semble être plus que cela et pour ceux qui n’ont su le découvrir dans ce « tout sur tout sur moi » je m ‘en vais faire une introspection plus poussée.
Je ne pense pas pouvoir être résumé à ces asters roses, symbole d’un tardif printemps qui pleuvent ici et je n’y vois pas une ambiguïté qui puisse remettre en cause ma sexualité. Même si l’on juge atypique mon goût pour les jolies choses de la vie, les doux mots et belles personnes. On me gratifie alors du terme « romantique ». La poésie n’y est pas étrangère bien que j’en ai déjà expliqué l’origine. Mais ce vocable ne recouvre pas ma capacité naturelle à péter, roter, éructer et expectorer aux plus mauvais moments qui me vaut d’être classé parmi les « sans-gêne » et même les « grossiers ». Cela ignore aussi ma faculté innée à échapper à certaines tâches ménagères. Ceux là m’éliront « roi des machos » sans se douter que je ne vois aucune inconvenance à repriser mes chaussettes ou faire un ourlet alors que pour d’autres raisons, j’exige d’être servi à table. Mes rapports complexes avec la nourriture n’ont d’ailleurs plus de secrets pour moi. J’en connais les origines dans ma prime enfance en nourrice même si je ne peux m’empêcher d’assimiler l’absence aux manques d’alors. Ceux qui le savent me diront « malade ». Surtout, s’ils ont connaissance de mon autre lacune. Je suis incapable de vous dire l’heure, de planifier ou de rattacher un évènement à une date quelconque. Même le passé proche, les souvenirs que je livre à vos yeux avides, j’ai une vision déformée du temps qui passe et en cela, je trouve ici et ailleurs, la béquille qu’il me faut. On vantera ma franchise d’avouer ainsi mes quatre vérités, mais je suis un « menteur ». Paradoxe ou nouvelle énigme ?
Claudine me donne d’autres surnom. Elle est plus à même de juger. Pour elle je suis « Le Bon ». Mais est-ce sérieux ou une autre des raisons ? Après tout, selon son humeur, je puis être tour à tour « le canard » ou le « connard ».
Je crois pouvoir assumer les deux opposés, « actif » et « fainéant », alternant de longues heures de balade « rêveur » et d’intense minutes « calculateur », « patient » « placide » et « vif » « Teigneux », « douceur » et « pied au cul ».
Est-ce dit dans le lâche atermoiement d’une fuite ou dans une affirmation cachée au sein d’une langue qu’il me plaît à tordre ? Vous en déciderez, mais après tout, oserez vous dire qui vous êtes pour en juger ? Vous devez avoir autant de mal que moi à me cerner au sein de ces opposés. Je ne sais plus qui à dit que l’on ne peut juger un homme que par ses actes ? Sûrement pas celui qui estime que tous jugements de valeurs est comparatif. Qui peut affirmer sans blêmir que sa vie, son essence même, son âme en un mot, tient en quelques lignes. Alors vous qui me lisez, si vous voulez me jauger sachez que je suis très exactement, que cela vous plaise ou pas, qui je suis : François et fier de l’Être.


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