Des J
J’ai failli vous parlé aujourd’hui des C, en effet, Mina nous a informé du décès de sa sœur. Partir à la découverte de ses origines marocaines et n’y être que depuis trois jours pour mourir à 26 ans en laissant une petite fille et un mari. Mort on ne peut plus brutale d’un arrêt cardiaque. On a beau avoir une forte canicule en France, cela n’a rien à voir avec la chaleur ordinaire du Maroc.
Mais, la roue tourne, j’ai choisit un thème plus gaie tout en ayant une pensée pour la famille de Mina.
J’ai déjà du vous parler de Justin. Si ce n’est pas le cas, je vous le présente.
Il est noir (vous remarquerez que je ne parle pas d’une personne de couleur ou autre, je n’emploie généralement pas ces termes de faux-jetons). De toutes façons, ce n’est pas sa principale caractéristique.
C’est surtout un éducateur. Il enseigne le sport dans le quartier sensible où ce trouve le club de football dont j’ai la charge.
Cela fait maintenant plus d’une dizaine d’années que l’on a fait sa connaissance. A l’époque, il s’agissait du petit ami d’une de nos amies avec qui nous nous entendions bien sans avoir beaucoup de points communs. Timide et discret, toujours prêt à rendre service. Lorsqu’il s’est séparé de Valérie, il a été surpris que nous continuions à avoir avec lui les mêmes rapports sans chercher à prendre parti dans les différents liés à la rupture de leur couple. Nous avons jamais voulu nous mêler de leur histoire commune et cela nous a rapproché car entre eux deux se trouvait déjà un grand fossé nommé Lilian. Son fils faisait l’objet de transactions que nous réprouvions. Lorsqu’il est venu me demander un coup de main pour la reprise et la gestion du club, j’ai accepté de m’engager car je savais pouvoir compter sur lui pour m’épauler. Maintenant, vus ne côtoyons plus Valérie, la vie nous a insensiblement éloigné, nos centres d’intérêts divergents y étant pour quelque chose. Mais avec lui, les affinités se sont trouvées renforcés d’une estime réciproque.
On peut dire aujourd’hui qu’il a refait sa vie. Elle se nomme Josiane, elle est aussi timide et discrète que lui. Pourtant, elle vient de lui faire un magnifique cadeau puisqu’elle lui a donné une petite fille toute ronde et déjà frisée, une petite Juliana. La grandeur de ses pieds et de ses mains m’a fasciné. Je ne me souvenais plus de cette disproportion inévitable face à la délicatesse et l’aboutissement des détails que sont les doigts, les ongles et rides.
Je souhaite bonheur, prospérité, longue et intéressante vie à la famille des J.