Sous la surface
J’ai pris l’ondée, et vu ce qui est tombé, je ne dois pas être le seul. C’est quelque chose que j’ai toujours apprécié depuis que je me suis installé en Picardie : La violence des éléments naturels.
La brise, elle insinue ses doigts et sa langue dans le moindre interstice, elle ne vous y caresse pas, elle vous embrasse, vous coupe le souffle et vous laisse bouche bée et sans voix.
C’est une lécheuse.
La pluie y est piquante et vive, elle ne crache pas dessus comme à Paris, elle ne bave pas non plus. Elle y va franchement, fais tomber ses perles et vous colle. Elle mouille.
C’est une tombeuse.
La lumière du soleil, elle, reste distante et fière, mais, comme une douche écossaise, elle alterne le chaud et le froid. Un seul de ses sourire et vous sortez de vos gonds, vous consumant d’amour.
C’est une allumeuse.
Quand à la terre, grasse, souple et ondoyante, elle vous enveloppe du doucereux parfum qu’exhalent ses cheveux et les replis humides où je m’allonge, bercé par le giron de sa maternelle affection.
Elle est capiteuse.
Lorsque ma patrie entame la folle sarabande de ses éléments, tour à tour enivré, noyé, brûlé et souffleté, mon corps apaisé soupir.
A notre prochaine rencontre.