Football, l'union entre les peuples
Je crois que j’ai oublié de vous dire que nos correspondants moldaves sont arrivés sans encombres en Picardie. Mais contrairement à ce que nous avions compris le Dr Faure et moi même, il s’agit de moins de quinze ans plutôt que des moins de treize. Mais, ce n’est pas grave. Il s’agit de disputer avec eux un match amical. Ils sont donc une quinzaine, dont le président du club d’Odinet et une charmante stagiaire-interprète qui parle un excellent français. C’est grâce à elle d’ailleurs que j’ai pu discuter de nos problèmes communs dans la gestion d’un club.
Il semblerait que depuis la chute du communisme, ce qui était auparavant un sport obligatoire avec contrainte d’être présent sur le terrain lors de rencontres officiels ne ressemblant en rien à nos championnats nationaux, mais depuis, l’état semble avoir totalement laissé tombé le sport. Les anciens terrains sont peu à peu remplacés par des supermarchés ou des magasins selon la volonté des dirigeants locaux.
Pour l’instant, je me heurte à un mur au niveau des demandes de subvention, car comme on s’est empressé de me le faire remarquer, la Moldavie ne fait pas encore partie des vingt sept pays de l’union européenne même si c’est une démocratie parlementaire membre du conseil de l’Europe. Comme vous pouvez le voir petit à petit, j’en apprends sur ce qu’est réellement la Moldavie.
Nous sommes en France assez pointilleux concernant la paperasserie. Il suffit de voir les problèmes rencontrés par Karine, la fille de Pierre dans ses démarches pour rapatrier le corps au Cameroun.
Nous avions hier au soir la première des cinq journées de veillée funèbre. Ce fut une veillé sans formalisme aucun, une discussion à bâtons rompus sur la vie et les qualités du défunts, mais aussi sur tout et rien d’important. Nous avons fait connaissance les uns des autres et ce faisant découvert des pans de l’existence de Pierre que nous ignorions. Ce qui nous a surpris et surtout révolté, c’est l’attitude la société d’assurance la MAIF chez qui Pierre avait souscrit une police d’assurance rapatriement en cas de problème. En fait, cette société qui empoche depuis deux ans les mensualités de la police, lui avait fait souscrire, soi-disant, une police de rapatriement mais en France. Comme si un étranger en visite en France éprouverai le besoin de souscrire ce type de police. Si il n’y avait que cela. Autre exemple, le Crédit Agricole qui réclame un certificat de filiation garantissant les origines de Karine. Comme si un bulletin de naissance, une carte d’identité ne suffisait pas. Il n’est pas établi au Cameroun de livret de famille comme en France.
Enfin, plein de ces petites tracasseries auxquelles doit faire face une jeune fille alors même qu’elle pleure son père.
Enfin, avec l’association des camerounais d’Amiens, nous ferons notre possible pour lui simplifier la vie.
Il était assez plaisant de voir tous ces dignes messieurs, hommes d’affaires, docteurs en costume et mocassins évoquer leur jeunesse, le football qu’ils pratiquaient à base de gros fruits, les pieds entourés de fibre de coco et surtout la fierté qui fut la leur aux victoires des lions.
