mercredi, avril 02, 2008

Voyage d'affaire : La réunion

Il y avait bien longtemps que je n’avais pris le train pour Paris, mais pas moyen d’échapper à cette réunion d’information à Malakoff. J’avais pris deux bouquins pour m’occuper dans le train, mais je suis tombé sur Karine et nous avons discuté le bout de gras. C’est une jeune fille des plus intéressantes, je l’ai rencontrée et connue alors qu’elle était dans une mauvaise passe et cela me fait toujours très plaisir de voir qu’elle s’en est sortie. Nous nous sommes quittés dans le métro, où j’ai retrouvé comme un reflexe le chemin de la Porte de Vanves comme je l’ai fait tant de fois auparavant.
Ma première surprise est survenue lorsqu’il m’a fallu montrer patte blanche à l’huissier de l’accueil. Bien évidemment, j’avais oublié le plan « Vigipirate » et les risques d’attentat. Comme d’habitude, je n’avais aucune pièce d’identité sur moi, mon permis étant resté dans la voiture et j’avais sortie ma carte d’identité pour faire le chèque des anniversaires de l’association et elle est restée avec le chéquier dans le vide poche de la voiture. Je ne me trimballe jamais rien d’encombrant omit mon téléphone et ma carte bleue. J’avais bien mon ordre de mission, la carte de réduction de train de l’entreprise, mais sur aucun ne ce trouvait une photo permettant d’établir avec certitude mon identité. Aussi leur a-t’il fallu aller chercher dans un ancien annuaire de l’entreprise une photo de moi prise il y a plus d’une dizaine d’année.
Bref, avec tout cela, je suis arrivé avec une bonne demi-heure de retard à la réunion. Comme toujours dans ces sortes de grand messe, les meilleures places, les plus discrètes sont occupées par les premiers arrivants. Je m’installe donc dans l’une des rares places libres, pas loin de l’officiant, des biais par rapport aux autres, de telle façon que chacun puisse me retourner un œil réprobateur sans avoir à tourner la tête. Tête basse justement, je sort de ma pochette l’ensemble de son contenu : mon calepin, mon stylo et ma bouteille de Badoit en faisant le moins de bruit possible dans l’espoir que l’autre reprenne son sermon.
Surement n’a t’elle pas appréciée la ballade en train, car en ouvrant ma bouteille, bulle et liquide se rependirent sur le cahier, le tailleur jusqu’aux mocassins pointus de ma voisine. Pour l’ouvrir, je l’avais légèrement penchée de côté, bouchon aussi à gauche, comme si j’avais fait exprès d’asperger la pimbêche. Pour la seconde fois, tous les regards se tournent vers moi, certains aux sourcils froncés. Heureusement, parmi eux, je reconnais quelques anciens ayant suivit le même parcourt dans d’autres régions, l’œil pétillant et sur le point d’éclater de rire. Je tente d’éponger le demi-litre d’eau gazeuse avec mes dix mouchoirs de poche en papier, sans grands résultats, tandis que la revêche, pliant armes et bagages s’enfuit, outragée, s’installer dans un fauteuil plus sec, mais surtout le plus loin possible de moi. Quelques rires fusent aux bredouillement de mes excuses.
Ce n’est qu’à la reprise des si importantes informations que l’on avait à nous communiquer que le magasin Décathlon choisi de me rappeler l’arrivage de ma commande. Le coq de ma sonnerie de téléphone envahi l’immense salle, spécialement étudiée pour réverbérer un maximum les voix de chacun, de son puissant chant. Là, j’hésite un peu, faire taire l’importun au risque de me dévoiler où faire semblant de rien. Malheureusement, mes voisins les plus proches en désignent, de la droite comme de la gauche, la source de façon univoque. Je me retrouve une troisième fois sous le regard critique de l’assemblée. Assemblée d’autant plus hostile que pour faire taire le gallinacé, j’ai décroché et entretient une discussion à voix basse.
Hé bien, pour une fois, le croiriez vous, je n’ai pas osé poser une seule question.


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