Pause dominicale
Droits et fiers peupliers gainés de verts tendres, je ne vous entends plus discuter et les rus à vos pieds stagnent. Leurs eaux dolentes uniquement perturbées par l’envol en pointillés d’un couple de barbaries enamourés.
Cerisiers et Pommiers japonais bavent leurs grappes de roses sur la moquette du près ; leurs branches lourdes des capiteuses effluves printanières abritent la quête de passereaux assommés de soleil.
La voix rauque de quelques invisibles crapauds se mêle aux délicates trilles jouant un répons sous les frondaisons.
Un battement d’ailles, … une brise légère rabattent sur moi l’odeur de l’herbe fraichement coupée.
Je n’ose bouger de crainte que ne soit perturbée la sautillante curiosité de celui qui me pensait inanimé. Veut’ il me protéger de l’escadrille de moustiques que combat déjà un vol erratique d’une poignée de phalène.
La rencontre étant perdue d’avance, il vat se balancer au bout d’un scion testant sa légèreté par la courbure tandis que je reste là, las et tallé comme un fruit trop mûre, suintant ses excès. Des cieux dont je me gorges darde une chaleur qui me fait d’autant apprécier la moelleuse fraicheur de ce parterre.
C’est de ce parfait sofa que je me gausse de vos presses, relents de sueurs et rides aux fronts.
Que ne pratiquez vous, loin de vos tintamarres, une pause, un arrêt, une sieste au bas côté, un hamac sous les arbres, la volupté du drap froissé ? Si vous saviez comme l’on goute l’ordre du monde lorsque l’on en peigne de ses doigts les tendres pousses. Nul divan de psychiatre ne vous mettra autant en harmonie, en accord avec vous même.
La Paix est là, ici, maintenant.