vendredi, octobre 02, 2009

Le petit Nicolas



La bande annonce du film de Laurent Tirad ne rendait pas vraiment hommage au chef d’œuvre de Goscinny et Sempé. Lorsque je l’avais vu au cours d’une séance quelconque, elle m’avais semblé trop « lourde » pour vraiment incarner la légèreté et le ton malicieux qui se dégageait autant des écrits de Goscinny que de la finesse des traits de Sempé.

L’histoire

Il est bien possible que ce soit mon jeune âge qui ai magnifié cette création mais j’ai eu l’occasion, un peu plus vieux, de replonger mon nez dans ce chef d’œuvre pour en apprécier la magie un peu désuète de mon enfance de titi parisien au début des années soixante. Vous comprendrez alors que j’émettais quelques réserves sur la fidélité de la transposition cinématographique d’un tel personnage.

Mais, j’ai été plus qu’agréablement surpris. Je ne saurais affirmer que la nouvelle génération, ceux qui ne connaissent pas l’original, puissent percevoir toute la qualité du travail que cela représente. C’était une gageur que d’arriver à représenter de façon linéaire et cinématographique le mélange de dessins et de texte, de sérieux, d’humour et de poésie. Certes, Laurent Tirad n’en était pas à sa première mise en scène. Dans « Mensonges, trahisons et plus si affinités », il nous avait déjà surpris par une nouvelle vision du triangle infernal et son si imaginatif « Molière » a reçu quatre nominations aux Césars 2008, mais de là à réaliser une si belle osmose…

Le petit Nicolas est un garçonnet en culotte courte qui vit heureux entre ses parents et ses copains d’école, à la fin des années cinquante ou au début des soixante, dans les heureuses années d’après guerre. La vie serait simple et paisible si ne planait sur la famille l’ombre de celle du « Petit Poucet ». Toute la bande s’uni pour que la venue d’un petit frère ne pousse pas ses parents à l’abandonner en forêt.

Le casting

Il s’agissait là d’une nouvelle difficulté. En effet, comme chaque lecteur j’avait dans un coin de ma mémoire le visage de chaque personnage, issu du croisement de la description de Goscinny, du trait de Sempé et, de par la justesse des stéréotypes, du copain d’enfance ou des parents correspondants. Pourtant, est-ce la magie du cinéma ? les traits des comédiens sont venus tout naturellement s’imprimer sur l’image que je m’en faisais.

C’est le jeune picard Maxime Godart qui prête sa bouille de premier de la classe au petit Nicolas. Il entraine derrière lui toute une brochette d’autres premiers rôles : Vincent Claude en Alceste, Charles Vaillant en Geoffroy, Victor Carles en excellent Clotaire, Benjamin Averty en Eudes, Germain Petit Damico en Rufus, Damien Ferdel en Agnan et Virgile Tirard en Joachim.

Face à la bande de mioches, la classe d’une belle brochette loin d’en être à leurs premiers rôles : Kad Merad et Valérie Lemercier en parents embourgeoisés mais légèrement dépassés sont parfaits, Sandrine Kiberlain et Anémones, les maitresses ainsi que Michel Duchaussoy en directeur et François-Xavier Demaison en pion revêche incarnent les extrêmes de l’éducation nationale dont Michel Galabru est le ministre. Il y a aussi Daniel Prévost, louise Bourgoin, François Damien et même, en chef des choristes Gérard Jugnot.

Conclusion

C’est une réussite, un petit bijou d’adaptation qui deviendra un classique du genre, au même titre que la « Guerre des boutons », plein de fraicheur et de surprises. Il incarne tout autant que l’ouvrage original la poésie, la simplicité et la joie de vivre d’une époque. Cette séance fut pour moi d’autant plus plaisante qu’elle correspond à une tranche heureuse de notre vie.
Bien sur, c’est avant tout et surtout une comédie.


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