mardi, octobre 20, 2009

Stradda

Ombre

La critique lorsqu’elle est des plus constructives est nécessaire pour faire avancer les choses même si elle est aussi acerbe que celle que j’ai faite pour « Picardie mag ». Aussi n’allez pas croire que je vais faire preuve d’indulgence sous prétexte que le magazine « Stradda » a publié dans son magasine d’octobre un de mes autoportraits (page 55).

Comme dans tous les ouvrages, la première impression est visuelle et viens de la « Une », or pour son numéro 14 qui titre sur « Danser l’espace » le magazine de la création hors les murs « Stradda » a choisi une magnifique photographie de Gorka Bravo qui incarne parfaitement : la rue, la danse et l’espace. Quand à la quatrième de couverture, c’est, comme généralement, une publicité, malheureusement, le fait qu’elle porte sur une collection d’hors série du magasine « Danser » tendrait à restreindre le champ éditorial du magasine qui s’intéresse plus généralement aux spectacles de la rue dans leur ensemble même si la danse en est une des composantes.

La seconde impression m’est venue de la qualité du papier au grammage élevé et au glaçage discret. Ces deux éléments réunis m’ont, avant même l’ouverture, convaincus de la qualité de l’ouvrage. Reste à vérifier que le contenu est à la hauteur, mais continuons sur la forme. Il est normal qu’arrivé au quatorzième numéro la ligne éditoriale soit bien claire mais en plus elle est sobre. Les couleurs de base sont donc noir et rouge sur fond blanc avec toutefois un jeu de police qui me semble un peu trop ouvert. J’y ai reconnu de l’Arial, du Times Roman et d’autres polices, en gras, en italique mais au moins, aucune « exotiques ».

Comme malheureusement dans beaucoup de magazines modernes, le sommaire est un peu bâclé (L’entête de rubrique est en rouge dans une police particulière mais le contenu en noir dans une autre police commence parfois sur la même ligne ce qui ne rend pas l’ensemble très lisible.). De plus, si les dossiers, il y en a deux, sont bien mis en valeurs au niveau du sommaire, ils ne font pas l’objet du même traitement dans les pages internes. Le nom des rubriques annoncé dans le sommaire est repris sur chaque hauts de pages mais pour les dossiers, la logique n’est pas la même.

Les pages s’axent autour d’une base « deux colonnes et une grosse marge excentrée ». La place de la photographie y est primordiale et la qualité du choix remarquable. Les « apartés » sont soit mis dans la marge soit écrit en blanc sur des fonds couleurs « taupe » de clair à foncé.

Au niveau du contenu, les instantanés, ils portent bien leur nom. Quelques petits mots de présentation d’un spectacle, d’une démarche, d’un photographe. Le style est clair, simple et informatif. L’opinion, en l’occurrence celle de Mary Brennan, journaliste au « The Herald » est assez amusante. Elle explique la difficulté que représente une bonne critique, l’équilibre entre le professionnalisme et l’amateurisme du vocabulaire.

Le premier dossier a pour sujet : Danser l’espace. Je ne suis pas un adepte de la danse, je n’y connais rien en chorégraphie mais comme pour l’opinion précédente, le choix des mots d’Alix de Morant m’a permis de comprendre la problématique du danseur : le plateau ou la rue. La présentation du festival « Châlon dans la rue » par Sylvie Clidière à partir des citations de Pedro Garcia son directeur artistique, permet de bien appréhender la démarche artistique de ce festival. Quand à la partie « Corps en construction », elle m’a beaucoup touché, autant par le texte d’Alix De Morant que par la magnifique photo de Florent Lanquetin sur la prestation de la compagnie Willi Darner « Bodies in Urban spaces » au festival des 7 collines de Saint Etienne en 2009. Par contre, je n’ai absolument pas accroché l’interview de Françoise Leger d’Ilotopie aux propos recueillis par Fabienne Arvers. Mais c’est parce que je ne suis pas d’accord avec ses propos. Pour moi la danse vient des feux, des rues et des places. Elle n’a fait que se dévoyer dans les cours en s’enfermant dans les théâtres et un carcan de règles auxquelles je ne comprends rien. Par contre dans l’article de Rosita Boisseau, j’ai très bien compris le plaisir qu’un danseur peu éprouver à la liberté de l’expression de son art que les grands espaces aléatoires lui offre.

Le second dossier s’intitule « La rue se livre » et porte sur les ouvrages issus des arts de la rue mais aussi de la rue en tant que voie. C’est d’ailleurs dans ce dossier que ma photographie illustre « Des livres qui embarquent le lecteur au cœur de l’action ». Il s’agit d’un autoportrait de mon addiction à la lecture qui me pousse à promener mon chien avec un livre en main.

Dans la rubrique Démarche, on y présente un portrait artistique d’Arpàd Schilling et un de « Rev », le prochain spectacle de la compagnie Cahin-Caha dirigée par Gulko. Je n’ai d’ailleurs pas compris pourquoi le portrait de « Rev » ne se trouvait pas dans la rubrique « nouveaux spectacle.».

Le portfolio présente la démarche artistique de Florentijn Hofman. Itinéraire, présente la tournée du petit Théâtre de Pain.

Le carnet de route de Marie Nimier, une romancière est plaisant à lire, il s’agit d’une nouvelle intitulée La balançoire.

Conclusion : Il s’agit là d’un magasine de grande qualité qui a le bon goût d’aimer mes photos bien que leur niveau artistique soit loin d’égaler ses autres illustrations. Les sujets abordés sont artistiques sans pour autant faire preuve de trop d’intellectualisme.


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