X faut voir
Depuis que j’ai entendu ce matin, à la radio, ce débat naissant autour de la naissance sous X, je meurs d’envie de vous parler de ce film si bouleversant que nous sommes allés voir la semaine dernière. J’avais déjà beaucoup envie de vous en parler de ce beau film mais cette semaine, je n’avais pas beaucoup de temps à y consacrer.
Réalisé par Claude Miller, Nathan Miller, « Je suis heureux que ma mère soit vivante » ne porte pas vraiment sur la naissance sous X mais bien sur la recherche d’identité de ceux qui sont abandonnés.
La filmographie de Claude Miller est impressionnante, quand à celle de Nathan, elle s’étoffe en productions de qualité et le résultat de leur collaboration est une petite merveille intimiste qui vaut largement le détour.
Ils ont très intelligemment choisi pour interpréter des quidams ordinaires comme on en croise tous les jours dans la rue, des acteurs pas trop connus mais dont le jeu dans cette histoire était parfait. Aucune fausse note, la pellicule suait l’émotion et la vérité. Sophie Cattani qui joue le rôle de Julie Martino, la mère arrive même à faire passer à un moment le sentiment de … C’est assez difficile à exprimer : une certaine vacuité qui laissait imaginer les neurones en train de fonctionner, de trouver une solution et de l’exposer. C’était assez impressionnant, une très bonne actrice, visiblement pas assez employée. Si je vous parle d’elle, n’allez pas pour autant vous imaginer que le jeune Vincent Rottier en Thomas, le fils, n’est pas lui aussi formidable.
C’est, je vous le disais, l’histoire d’un abandon. Julie Martino est très jeune, la mère de deux enfants qu’elle trimballe comme des bagages au gré de ses errances. Elle les aimes mais ils la gênent pour vivre sa vie de jeune fille. Le plus grand, Thomas, du haut de ses quatre ans veille sur son petit frère. Heureusement, parce qu’un jour, Julie les « oublie » dans une chambre d’hôtel. Au bout de « l’intense réflexion » qui donne lieu à cette scène magistrale, elle parviens à la conclusion que l’abandon est pour eux tous la meilleur solution.
Mais Thomas est trop vieux pour ne pas se rappeler sa « vraie » mère et lorsqu’au bout de quelques années, il parviendra à la retrouver, il tentera par tous les moyens de revivre à ses côtés l’enfance qu’il a perdu, au point d’en venir à mener une double vie. L’une avec ses parents adoptifs et son frère, l’autre avec sa mère et un demi frère beaucoup plus jeune.
« Je ne veux plus avoir que l'amour de ma mère,
Redevenir en lui comme un petit enfant,
M'assoir à ce foyer d'où vient toute lumière,
Mettre à ce reposoir le bouquet de mes ans. »
disait Maurice Magre, malheureusement pour Thomas, Julie n’est plus la mère, encore moins un foyer de lumière ou un reposoir, le temps à tué l’enfant qu’il était, elle n’est plus pour lui que l’image de son chagrin, sa souffrance.
C’est un film simple, en apparence, mais si profond que l’on comprend aisément que le problème des naissances sous X a deux points de vue tout aussi douloureux l’un que l’autre : La mère qui abandonne comme l'enfant qui recherche sa filliation.
C’est un film simple, en apparence, mais si profond que l’on comprend aisément que le problème des naissances sous X a deux points de vue tout aussi douloureux l’un que l’autre : La mère qui abandonne comme l'enfant qui recherche sa filliation.