La disparition d’Alice Creed
Il faut que je vous parle du dernier film que nous avons étè voir avec Claudine. C’est un petit film, enfin, non, c’est un grand film mais un petit budget, même si « Haut et court » leur distributeur a pu le placer dans 91 salles en France.
C’est un premier film de J.Blakeson, une sorte de thriller mais aussi un huis clos psychologique. Il n’y a que trois personnages, et bien peu de figurants.
C’est à Gemma Arterton qu’il reviens d’endosser le rôle titre d’Alice Creed. On l’avait entraperçue dans Good Morning England mais ce film était plein d’actrices dont la chair a du talent. Son talent était beaucoup plus éclatant dans Quantum of Solace ou le choc de Titans. Dans Prince of Persia : Les sables du temps, elle endossait déjà le premier rôle féminin mais je pense que ce sera sa prestation dans « La disparition d’Alice Creed » qui lui vaudra consécration. Elle y est criante de naturel et de sincérité.
Le second personnage de l’histoire c’est Danny, joué par Martin Compston qui est tout aussi parfait, oscillant entre force et faiblesse.
Le dernier et non des moindres c’est Eddie Marsan qui interprète Vic. Cet habitué des second rôles, que l’on a pu voir dans l’illusioniste ou en commissaire dans Sherlock Holmes, fait preuve d’un jeu puissant mais tout en finesse que l’on ne peut que louer. Je lui promet un excellent avenir.
L’histoire, je ne veut pas vous la déflorer car cela reste un thriller où l’intrigue subit nombre de rebondissements liés au passé des trois personnages. Toujours est-il que le film démarre sur de drôles de préparatifs dans un appartement innoccupé. Deux hommes amménagent une piéce, l’isolant totalement des sons et de la lumière. Ils vissent au sol un lit, montent des cadenas et des verrous dans un silence quasis religieux. Ils se comprennent d’un regard comme une équipe bien rodé. Cette équipe est composée de deux membres aussi dissenblables que possible. Il y a là Danny, un jeune homme fin, un peu nerveux, que l’on sent sur le point d’exploser. D’autant plus que le second membre de l’équipe Vic semble lui fort, aguerri et faussement calme. Il doute de pouvoir compter sur la stabilité de son partenaire. Ces deux hommes vont procéder à l’aide d’une camionette à l’enlévement d’une jeune héritière.
Le réalisateur, J.Blakeson a choisi de nous montrer le plus cruement possible la violence et les humilliations découllant de l’enlévement, c’est pourquoi cette première partie est si « terrifiante ». On sent poindre chez Vic(Eddie Marsan) une froide cruauté lié à l’indifférence avec laquelle il considère Alice. Par contre au fur et à mesure on se rends compte qu’aucun des trois personnages n’est « blanc/bleu ». Ils ont tous trois des choses à cacher et le thriller va se transformer en un huis clos étouffant, ponctué par des rebondissements certes attendus mais tous plus déroutants les uns que les autres.
Bref, vous l’aurez compris, il s’agit une fois encore de plébiciter l’art de plus en plus anglais du film policier.
P.S. : Le voir en V.O. ne fut pour nous pas un problème puisque le nombre de paroles échangées durant ce film est des plus rares.