A chaque âge ses héros
Là où l’on réalise que l’on prends de l’âge c’est quand on vois l’un de ses héros tenter de se débattre d’un imbroglio improbable comme à son habitude et que l’on réalise son côté kitch et totalement déjanté à tel point que l’on fini par en avoir honte, que l’on détourne la tête en se disant : Comment ai-je pu être aussi con.
Grand-mère Tartine, Pif le chien ou encore Fifi brin d’acier peuvent être justifiée par la jeunesse, le manque de maturité. Iron Man, Spiderman et tous les autres « Superman » par les révoltes de l’adolescence.
Malheureusement, bien que j’ai maintenant plus de vingt six ans d’admiration, c’est bien dans l’âge adulte, en pleine maturité que je me suis attaché au modèle proposé par Georges Walton Lucas Junior en 1981, je veux parler de Henri Walton Jones Junior. Vous aurez noté les similitudes nominales bien qu’il soit plus connu sous le nom de Indiana (le nom de son chien).
Presque vingt ans après les trois premiers opus, les aventuriers de l’arche perdu en 1981, Indiana Jones et le temple maudit en 1984, la dernière croisade en 1989 voici ce qui constituera à mon avis le tout dernier : Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal.
Je ne pense pas que le problème vienne de mon âge ou de celui de l’acteur qui le représente. Je parle bien sûr de Harrison Ford né le 13 Juillet 1942 à Chicago. Si l’on considère son âge, il assume bien le rôle d’un Indiana vieillissant. Après tout, l’action est sensée se dérouler en 1957 soit 22 ans après qu’il ai rétabli l’ordre dans le temple maudit.
Par contre, j’ai énormément de mal à concevoir que ce pu être sensiblement la même équipe technique. Il est toujours réalisé par Stephen Spielberg, la musique est toujours de John Williams, la photographie de Janusz Kaminski, le montage de Michael Kahn. Il dure encore aux alentours de deux heures, pourtant c’est loin d’être une réussite.
Je ne pense pas non plus que ce soit du à l’absence de Michael Moore au poste de coréalisateur.
Il est évident après cela que la faute en revient aux trop nombreuses faiblesses du scénario. David Koepp n’en est pourtant pas à son premier essai et j’espère qu’il ne vas pas nous foirer le Spiderman 4 dont il est en charge. Quand à Jeff Nathanson, sa dernière collaboration avec Stephen Spielberg, le Terminal n’était pas à la hauteur de la précédente : Cours après moi.
Que dire de ce scénario si ce n’est qu’il est plein de trous, d’invraisemblances, d’exagérations, bref c’est un nanars.
En pleine guerre froide, des Soviétiques dirigés par la cruelle Irina Spalko/Cate Blanchette, obligent Indiana Jones à leur révéler où se trouve le cadavre d’un extra-terrestre dont ils s’emparent. Soit dit en passant, on ne comprend pas à quoi il va servir par la suite, d’autant que dans la scène finale, les douze extraterrestres sont bien présent. Mais bon, je ne vais pas vous révéler la fin, mais cela fait partie des grosses faiblesses. Indiana Jones est contraint pour sauver un ancien amour, Marion Ravenwoodde/Karen Allen(voir les aventuriers de l’Arche perdue) de partir à la recherche d'un éminent confrère porté disparu au Pérou sur les trace de Francisco de Orellana, le conquistadore qui recherchait la mythique cité d'Eldorado. Sur sa route, accompagné du fils de Marion, il trouvera un étrange crâne en cristal qui aurait un lien avec la disparition de son confrère capturé par la russe Irina.
S’en suit mille péripéties et courses poursuites dans les plus immondes cimetières comme au sein de la jungle, vers ce lieu mythique.
Ainsi dit, cela semble taillé dans la même veine que les précédents opus, mais c’est loin d’en avoir la verve et le rythme. Tout le monde se souviens de la première scène du temple maudit où l’on a même pas le temps de respirer. Là, vous avez même le temps de piquer un petit roupillon entre deux scènes d’un ridicule consommé, la moto qui traverse la bibliothèque ou le tarzan gominé qui va plus vite qu’un véhicule amphibie.
Bref, allez le voir si vous ne me croyez pas, mais ne venez pas vous plaindre que je ne vous ai pas prévenu.