Un conte de Noël
Quand on est l’heureux possesseur d’une carte pass des cinéma Gaumont et que l’on est bien obligé de reconnaitre l’incommensurable indigence des programmes télévisuels, ce quelque soit le nombre de chaines « offerts » par le satellite, on peut se permettre d’aller voir jusqu’à la plus confidentielle des œuvres cinématographiques en exploitation dans l’une des salles de la société. Lorsqu’en sus le mois de mai se révèle aussi humide, on aspire à retrouver dans les salles obscure un peu du soleil de la croisette.
C’est la raison pour laquelle nous avons pensé à nous réchauffer auprès d’un des titres français de la sélection officielle : Un conte de Noël.
C’est un film qui ne respecte qu’une seule chose, le schéma classique de présentation des personnages, de la situation et de son dénouement. En dehors de cela, c’est un drame qui cache ses lacunes sous le couvert d’un intellectualisme prétentieux.
Si les motivations de certains des acteurs de ce drame psychologique sont explicitement divulguées dès les premières images, certains conservent le secret du ressort de leur actions au delà du générique de fin. Vous laissant même entendre que cela ne vous regarde pas.
Certes, il arrive dans le septième art que l’on vous laisse sur la faim, en suspend, quand au devenir des personnages hors de la pellicule ou interrogatif sur l’aboutissement de telle ou telle action. Mais généralement, on n’omet jamais de vous informer de l’origine d’un drame sans au moins vous mettre sur la piste d’un des principal antagonisme à l’origine de la situation. Voir des acteurs s’entre-déchirer sans que l’on en connaisse toutes les raisons est un spectacle des plus navrant. On a l’impression de jouer les commères qui de derrière leurs rideaux vivent par procuration du malheur d’autrui. Quand de plus cela dure plus de deux heures, on en vient à regretter de ne pas avoir opté pour la plus niaise des comédies.
La réalisation d’Arnaud Desplechin à beau tisser autour du drame principal une trame secondaire, vous ne pouvez vous astreindre à penser à autre chose de peur de manquer la petite phrase, le mot qui vous éclairera dans cette salle obscure.
Ce film se transforme en une trop longue attente.
Dès le début, on apprend qu’ Abel(Jean-Paul Roussillon) et Junon(Catherine Deneuve) ont eu deux enfants, Joseph et Elizabeth(Anne Consigny) . Atteint d'une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n'était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l'espoir de sauver Joseph. Mais Henri(Matthieu Amalric) lui non plus, ne pouvait rien pour son frère qui mourut à l'âge de sept ans. Après la naissance d'un petit dernier, Ivan(Melvil Poupaud), la famille Vuillard se remet doucement de la mort du premier-né. Les années ont passé, Elizabeth est devenue écrivain de théâtre à Paris. Henri court de bonnes affaires en faillites frauduleuses, et Ivan, l'adolescent au bord du gouffre, est devenu le père presque raisonnable de deux garçons étranges. Un jour Elizabeth, "banni" Henri, solennellement. Personne ne sait exactement ce qui s'est passé, ni pourquoi. Henri a disparu, et la famille est aujourd'hui dissoute. Mais Junon, a elle aussi une maladie du sang ors, seul Henri, ce fils honnis et celui d’Elizabeth peuvent faire la greffe salvatrice. Simon, le neveu de Junon, recueilli par sa tante à la mort de ses parents, maintient difficilement le semblant d'un lien entre tous car il aime en secret la femme d’Ivan(Chiara Mastroianni). Il persuade toute la famille à l’aide du fils d’Elizabeth, fortement dépressif, de ce réunir pour Noël. Le seul personnage ayant un tant soit peu suscité mon empathie c’est celui de Faunia(Emmanuelle Devos) qui sous un prétexte religieux préfère partir plutôt que d’assister à l’inévitable crucifixion de son ami Henri.
P.S. : Quand je pense qu’il a eu un prix à Canne, je me demande si je ne devrais pas y proposer les vidéos de mon téléphone portable.