Contrôle de police
Je fais parti de ceux qui n’ont eu que six points lors de l’attribution de leur permis de conduire. Comme par ailleurs, j’ai tendance à rouler vite, je me suis fais flasher lors des travaux sur la Rocade Est par le radar automatique à 96 kilomètres par heures au lieu de 90. Pourtant, j’y passe assez souvent et de nombreux panneaux indiquaient que la vitesse sur cette portion était abaissée de 110 à 90. Malheureusement, la force de l’habitude alliée à la conversation en cours à ce moment là, m’ont rendues inattentif.
Du coup, mon permis ne contiendra pas de sitôt ses douze points. J’ai pourtant parcouru cette année plus de 40 000 kilomètres sans que nul accident ne me soit imputable.
Aussi, hier au soir, lorsque j’ai vu clignoter dans mon rétroviseur les gyrophares d’une voiture « pie »(noire et blanche comme le plumage) et son clignotant qui me faisait signe de m’arrêter sur le bas côté, je n’en menais pas large.
Durant très longtemps, je n’ai pas eu de permis et de voiture, ce qui me permet d’affirmer bien haut que l’on peux s’en passer et très bien vivre sans. Mais, depuis que j’ai ce confort et cette facilité, je ne pourrai plus m’en passer. C’est d’ailleurs étrange pour quelqu’un qui prônait il y a une dizaine d’année les joies et bienfaits de la marche à pieds.
Enfin, bref, je ne rentrerai pas dans l’évocation de mes nombreuses contradictions : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Comme je venais de passer une orange bien mûre au sortir du parking souterrain en dessous des cinéma, pour m’engager sur les boulevards, que je m’engageai dans la rue des otages, ils déboulèrent, quittant leur planque ombreuse de la contre allée.
Dans un cas comme celui-ci, mieux vaut ne pas tenter de fuir, prendre la poudre d’escampette n’est pas la meilleur des solutions. En principe, ils savent très bien pourquoi ils vous arrêtent et partent du principe qu’ils ont toujours raison. Il vaut donc mieux entrer dans leur jeux et dire « amen » à tout.
Ils sont tout à fait prévisible : « Papier de la voiture et permis ». Pendant ce temps là, la tension monte et l’on s’interroge sur le montant de l’amende et sur le nombre de points qui vont disparaître.
Puis, la fatidique question : « Vous savez pourquoi l’on vous arrête ? ». Elle est systématique des contrôles de police. A croire que le fait d’avouer ses fautes a un caractère rédempteur. C’est la raison pour laquelle je m’empressait d’avouer :
- « Je suis passé à l’orange en sortant du cinéma ? »
- « Oui, mais surtout ? »
C’est là que l’on se sent perdre pied. On a beau connaître le code de la route, on se demande quelle règle on viens d’enfreindre sans en avoir conscience.
- « ?????????????? »
- « Vous avez omis de mettre votre clignotant avant de tourner. »
- « Oh ! Désolé »
et suis un petit sermon totalement justifié puisque je suis l’un des premiers à raller contre ceux qui oublient de signaler leurs changements de direction. Mais enfin, à près de vingt deux heures, alors que nous n’étions que quatre à hanter la salle de cinéma, je ne vois pas trop à qui j’aurai pu signaler mon changement de direction. D’autant qu’en circulant dans une file réservée à ceux qui tournent à droite, il me semblait évident que j’allais tourner à droite.
Bref, coup de bol, c’était leur journée prévention, je n’ai pas eu d’amende et encore moins de point en moins. Mais ce n’est pas passé bien loin.
Décidement, je suis un vrai délinquant.