the final deluge / diluvio / Déluge
Vendredi soir, alors que nous descendions la chaussée Saint-Pierre, nous nous sommes retrouvés pris dans un déluge d’eau et de grêle que déversait un immense et sombre nuage. La force des flots et la violence des impacts sur le pare-brise me faisait craindre pour l’intégrité de cette mince couche protectrice. Déjà, nous voguions plus que nous ne roulions et des percutions engendrées par les chutes sur les eaux qui recouvraient l’asphalte, se dégageaient un voile de vapeur occultant toute visibilité.
Les feuilles des arbres du parc voisin étaient littéralement hachées et se mêlaient aux pollens et pétales qui s’efforçaient de surnager dans les remous du courant. Courant provoqué par la pente qui aboutissait aux gueules refoullantes d’un réseau d’eaux pluviales saturé créant un vaste bassin sur toute l’intersection.
La fureur des éléments ne dura qu’une vingtaine de minutes, vidant les rues de toute présence tandis que les caves se remplissaient.
Déjà, dans le vacarme ambiant nous entendions mugir les premiers véhicules de secours qui échappaient à la caserne de pompiers de Saint-Jacques tandis que par mesure de sécurité je stoppais mon véhicule, craintif et tremblant au milieu de la chaussée, dans les eaux tumultueuses qui se frayaient, boueuses, un chemin vers le lit de la Somme.
Les meilleurs météorologues ont beau nous prévenir contre les violences des éléments déchainés en un instant. Nous avons eu de la chance, une grande chance de n’en subir que les désagréments alors que tant d’autres, dont ma puce, en épongent et écopent encore les dégâts.
Il n’y a pas eu de blessés et c’est tant mieux
