Everything Burns
Bon, comme vous le savez surement, je ne suis pas particulièrement un fana de l’anglophonie mais pour une fois, nous avons étés voir un film en version originale et la langue n’était pas le français.
J’en connais toutefois suffisamment pour savoir traduire le titre : « A brûler après lecture ». N’est-ce pas l’épigramme qui est sensé orner les dossiers classés « secret défense » ? Claudine qui n’aime pas trop avoir à lire a reconnu qu’il valait mieux voir la version sous-titré que la traduction pour profiter au mieux des sous-entendus contenus dans les blagues originales.
En fait, c’est un peu à cause d’un autre film que nous sommes allés voir celui-ci : « Fargo » dans lequel une partie de la famille Cohen était déjà impliquée. C’était l’époque où Fancès McDormand trimballait partout son gros ventre de femme à l’accent du Minnesota enceinte jusqu’aux oreilles. L’histoire ne dit pas si c’était de Joël Coen…mais cela ne nous regarde pas.
Bref, je suis un fan à la fois des deux frères, Ethan et Joël Coen mais aussi de leur actrice fétiche, la nature Fancès McDormand.
Ils nous livrent une fois encore une drôle d’histoire à défaut d’une histoire drôle dans laquelle des personnes ordinaires se voient tout à coup plongés dans une histoire ordinaire qui se transforme petit à petit, à force de mal entendus en histoire extraordinaire.
Il faut reconnaître qu’ils ont su pour cela nous concocter un casting extraordinaire : Brad Pitt, Georges Clooney, John Malkovich et Tilda Swinton.
C’est une histoire bête, tout ce qu’il y a de banale. Mr Osbourne Cox(John Malkovich) est un petit fonctionnaire de l’intelligence service américaine(CIA), aimant la dive bouteille et remercié dans le cadre d’une restructuration financière interne. Comme il ne veut pas passer pour un perdant aux yeux de sa suractive femme Katie(Tilda Swinton, l’écossaise frigorifiante du Monde de Narnia que l’on avait adoré dans « Bleu profond), il se lance dans la rédaction d’un roman d’espionnage. De toutes façons, celles-ci s’en fout puisqu’elle batifole avec Harry Pfarrer(Georges Clooney), un marshal fédéral marié pour qui elle décide unilatéralement de quitter Cox.
Ce serait une banale histoire d’adultère si le CD contenant les informations sur le premier jet du roman de Cox n’était égaré par la secrétaire de l’éditeur dans les vestiaires hommes d’une salle de sport et ne tombaient entre les maladroites mains de Chad Feldheimer(Brad Pitt), un beau gosse pas très futé futé qui bosse dans cette salle. Sa collègue Linda Litzke(Fancès McDormand) voie tout de suite le parti à tirer de ce qu’elle croit être l’opportunité de se payer la série de couteuses opérations de chirurgie esthétiques qu’elle imagine indispensable à la recherche de l’âme soeur. Justement, elle crois l’avoir trouvé sur internet en la personne de ce bel Harry Pfarrer qui préfère les cinq à sept à une liaison durable comme celle qui semble se dessiner auprès de Katie.
A ce point du récit, l’histoire banale tourne au vaudeville puisque personne ne semble vouloir céder au chantage et à l’extorsion de fonds, ni Cox, ni la CIA, ni même l’ambassade russe ne prennent la chose au sérieux. Seul le décès accidentel de Chad va tout remettre en cause.
Brad Pitt nous fait encore montre de tout son talent avec cette interprétation haute en couleur, quand à Georges Clooney, il me rappelle sa magnifique prestation de « O’Brothers » des mêmes Cohen dans ce rôle de dragueur/looser.
Bref, nous avons bien rigolé mais des rires parfois jaunes et amers. Ce n’est pas et de loin le meilleur des frères Cohen mais sans nul doute il vous laissera comme à moi un bon souvenir, surtout celui de la prestation de ses protagonistes.