Le souci de l’autre
J'ai reçu ces petites reflexions d’une baleine échouée :
"Un écrivain à qui je posais la question de la délicate aide à apporter dans le cadre de mon travail à des personnes malades me répondait « la calme gaieté de vos mots me disent que vous êtes soucieuse des autres. Vous êtes donc au paradis car ce soucis, cette vigilance, en est la clé ».
Je ne suis pas sure, je reste en quête de la justesse et de l’intelligence de l’aide à apporter et reste persuadée que le souci de l’autre reste quelque chose de rare s’ il est sincère, gratuit et non intrusif …
Etre attentif à l’autre n’est pas chose facile et bien souvent nos bonnes intentions sont guidées par le besoin d’un échange, d’un retour de ce que nous avons donné d’attention.
Je ne parle pas ici de consoler, de plaindre, de laisser les chouineurs accaparer mes soirées tranquilles.
Je ne parle pas de faux semblant, de diplomatie, de phrases ravalées pour ne pas contrarier, de politesse ou devoirs familiaux d’entraide imposée.
Je ne parle pas de ce souhait qui traverse chacun de nous d’être transposé en Wonder Woman, mère Thérésa ou toute autre auréolée
Je parle de la véritable écoute et de l’attention sincère à l’autre – cette attention qui parfois dans sa plus petite manifestation peut donner quiétude et rassurance.
Porter mon enfant me renvoie à beaucoup de sentiments mêlés, le premier a été d’établir un périmètre de protection et de considérer comme invasif et néfaste une bonne partie de mon entourage. Alors que je m’enfermais dans des sentiments d’injustice où je n’arrivais pas à me laisser aider tout en revendiquant que cela était devenu nécessité, une des personnes que j’ai chargée d’accompagner ma grossesse et la naissance de mon enfant a eu ce souci de moi et par quelques phrases et intentions m’a portée au-delà de mes plaintes d’incompréhension.
Cette attention et ce souci même placé dans un cadre professionnel me donne aujourd’hui confiance et une petite idée de cette tendresse qui devra envelopper ma fille dès sa naissance."
Que lui dire qu'elle ne sache déjà ? Peut-être de ne pas s'oublier ? Avoir le soucis de l'autre c'est aussi avoir soin de soi ; "il n'est meilleur compagnon que celui qui marchant à son pas prend le même chemin.". Bon courage.