mardi, juillet 22, 2008


J
’aimes les films « aware » dirait JCVD et lorsqu’un bon scénario rencontre de bons acteurs, je suis aux anges. Avec Claudine, nous avons été voir « Un monde à nous ». Nous n’avions pas vu de bande annonce, il y a eu peu de publicité autour de ce film, et pourtant, c’est un petit chef-d’œuvre.
La miss et moi avons tendance à nous endormir d’habitude lors des huis clos psychologiques, mais là, la tension entre le père incarné par Édouard Baer et son fils joué par Anton Balekdjian est palpable, limite malsaine.
Et, si la réputation d’excellence d’Édouard Baer n’est plus à prouver, dans ce rôle dramatique et difficile où il doit osciller entre une totale froideur machiavélique et une folle paranoïa, il la confirme une fois encore. Quand à son jeune répondant, Anton Balekdjian, un probable membre de la famille du réalisateur Frédéric Balekdjian, il est fort rare de trouver chez un aussi jeune acteur autant de maturité dans le jeu, ce qui rend cette interprétation exemplaire. Il a bien mérité sa place dans le casting, il nous a totalement bluffé, passant de la faiblesse à une force incroyable avec tant de naturel que s’en était aussi surprenant que l’originalité du scénario.
C’est un savant mélange de drame psychologique et de thriller policier, totalement haletant, excessivement stressant, plein de rebondissements tous plus angoissant les uns que les autres. Le réalisateur y joue avec notre désir de protéger le petit et la frontière à ne pas franchir sur laquelle danse le père dans son inébranlable volonté de protéger son fils comme le fils dans son désir de protéger son père. Heureusement que la petite Nassereba Keita dans le rôle de Marine, la complice du fils nous apporte un peu de fraicheur dans ce film noir.
Je ne peux que vous raconter le début pour ne pas déflorer l’action ou vous gâcher le plaisir que cet excellent film vous procurera surement.
L’affiche dévoile un peu du scénario en annonçant : « Se cacher, ne rien dire à personne, ils sont plus fort que nous ». En fait, dés le départ, le film est sombre : Par une nuit sombre et sans lune, un homme au volant d’une Mercédès noir arrive dans une petite ville de province. A sa façon de conduire, par ses arrêts et sa façon de surveiller les déplacements des quelques véhicules encore en circulation, on le devine sur la défensive et traqué. Lorsqu’il se gare enfin dans la cour d’une maison isolée, un petit garçon à moitié endormie sur le siège arrière demande : « C’est là ». Ils arrivent dans une nouvelle maison et le père fait la leçon à son fils, il lui dicte son rôle et sa nouvelle identité. Il s’appelle Noé et sont sensés venir d’Amiens. Le lendemain, c’est son premier jour d’école et Noé assume sa nouvelle identité mais, dès sa sortie, un homme mystérieux, au visage cagoulé le prends en chasse après avoir failli l’écraser. C’est le début d’une folle course poursuite où chacun rivalise d’habileté dans la poursuite comme dans l’esquive.


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