L'amitié fait mal parfois
J’ai croisé aujourd’hui un ancien ami, méconnaissable…
Je n’ai compris qui il était qu’a l’énoncé de son nom lorsqu’il s’est présenté aux personnes qui m’entouraient. Pourtant, je reconnaissait les traits pris un par un mais pas le visage. Même si toute son attitude semblait enjouée, sa peau même me disait combien la vie plus que le temps ne l’avait épargnée.
Trente ans, trente années et autant de kilogrammes en plus de part et d’autre nous séparaient.
J’ai été lâche. Incapable de lui dire que je voyais au delà du faux semblant de bonheur et d’équilibre qu’il m’affichait. Incapable de l’interroger sur le déroulement de sa vie. J’ai fait semblant de croire que sa réussite sociale le comblait et l’en ai même félicité sans lui demander le pourquoi d’un tel laisser-aller, dans sa posture comme dans son habillement.
Il se dégageait de lui un tel renoncement, que j’avais peur d’en perdre l’image du jeune homme volontaire, brillant, drôle et fier que j’ai jadis connu.
Peut-être lui ai-je fait la même impression allez savoir ?
Nous nous sommes fuit comme si notre déception était réciproque, comme si il nous était impossible de combler ce vide de trente ans, de nous assoir à nouveau devant un verre, à la terrasse d’un café pour y refaire le monde et exprimer nos projets d’avenir.
Nous nous sommes quittés sur un « au revoir » qui sentait autant le mensonge que la rupture définitive.
Maintenant, me voilà seul avec quelques beaux souvenirs entachés de pitié et cela fait très mal.