vendredi, juillet 18, 2008

Le Red Bull : une formule 1 à la Taurine.

Depuis quelques années la société qui commercialise la marque et le produit Red Bull ( tout de même troisième boisson la plus vendue dans le monde) tente de s’implanter en France.

Le «Red Bull» est apprécié dans plusieurs pays mais il est composé d'éléments qui sont sources de désaccord. Les effets de la taurine, une composante du «Red Bull», sont mis en doute. Mais c'est sans compter le succès de cette boisson énergétique dans nombre de pays.
Mercredi, la France, a, elle autorisé la vente libre de celle-ci mais en souhaite une meilleure surveillance.


C'est un Autrichien, Dietrich Mateschitz, qui découvrit le «Krating Daeng», lors d'un séjour en Thaïlande en 1982. La boisson l'avait aidé à gérer les effets du décalage horaire. Il travailla alors sur une adaptation, notamment moins sucrée, de la boisson pour le marché européen et fonda avec un associé, Chaleo Yoovidhya, la compagnie «Red Bull GmbH».
Ils lancent en 1987 la boisson « Red Bull ».
Ce n'est que cinq ans plus tard que le «Red Bull» a été exporté en commençant par la Hongrie. En 1997, il s'attaque aux États-Unis, qu'il a depuis largement conquis.
Présentes à travers le monde, plus de 3,5 milliards de cannettes de «Red Bull» ont été consommées l'année dernière.
Mais, en France, la vente du Red Bull avait été interdite par mesure de précaution.

En 2003, des conclusions rendues par l'Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) soulignaient les «effets neurocomportementaux indésirables» de la taurine. Certaines recherches effectuées à l’époque soulignaient que la combinaison taurine - alcool peut être explosive.

En novembre 2006, l'Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) rendait un rapport négatif à la commercialisation du Red Bull. L'AFSSA y rappelait que l'expression "boisson énergisante" est un terme marketing - qui n'a pas de réalité réglementaire - relatif aux boissons sensées "mobiliser l'énergie" en stimulant le système nerveux. Taurine, caféine, guarana, ginseng, vitamines sont les substances qui entrent le plus souvent dans la composition des boissons dites énergisantes. Il ne faut pas les confondre avec les "boissons énergétiques" qui sont des boissons de l'effort spécifiquement formulées pour fournir de l'énergie dans le cadre d'une dépense musculaire intense. En ce qui concerne le Red Bull, l´agence considérait (et considère toujours) que « la sécurité n´est pas assurée », en raison des niveaux de concentration de taurine et de D-glucuronolatone contenue dans une cannette, « respectivement 5 à 500 fois les doses journalières apportées par l´alimentation ». Dans ses avis, l´agence recommandait des études complémentaires pour « lever ou confirmer » les « suspicions d´effets secondaires liés aux fortes doses de taurine et de D-glucuronolactone », effets neurocomportementaux, au moins transitoires, pour la première, nephro-toxicité pour la seconde. Elle soulignait également que, consommée dans certaines situations, activité sportive par exemple, cette boisson pouvait présenter un risque cardiovasculaire et qu´en association avec l´alcool, elle pouvait masquer la perception, mais non la réalité, de l´intoxication alcoolique. Or, les études de consommation montrent que l´absorption conjointe de boissons énergisantes et de boissons alcoolisées est fréquente dans les pays où les premières sont autorisées. Enfin, l´agence rappelait les effets indésirables de la caféine à fortes doses.

Entre avril 2007 et jusqu'au début de ce mois, le Red Bull avait été mis en vente, avec une recette modifiée. Celle-ci excluait un ingrédient essentiel : la taurine. Chaque cannette de Red Bull en contient 1 gramme et combine, entre autres, taurine, sucre et caféine. Les recherches et les débats sur la taurine foisonnent dans divers pays. Mais aucune preuve quant à la nocivité de cet ingrédient n'est répertoriée. A la base, la taurine est un dérivé d'acide aminé que l'on retrouve dans le corps humain ainsi que dans des denrées alimentaires tels que la volaille, le poisson et les coquilles Saint- Jacques. Cependant, sous sa forme naturelle, elle a été isolée, à l'origine, dans de la bile de taureau. La taurine présente dans le Red Bull est synthétique. Les effets de ce composant à long-terme ne sont pas connus mais de nombreux médecins déconseillent cependant le Red Bull pour certaines personnes. Dans la boisson «qui donne des ailes», la taurine est également additionnée de la caféine, dont les effets antifatigues sont connus. 32 mg de caféine sont présents dans 100 ml de Red Bull soit pour la cannette de 250 ml environ 80 mg de caféine, l'équivalent de deux expressos.

Le Red Bull est donc commercialisée en France depuis mardi dernier malgré l´avis négatif de l’AFSSA et même de Roselyne Bachelot-Narquin ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative qui d’ailleurs conseille aux parents, « par mesure de précaution, de boycotter le Red Bull ».


Malgré ces interrogations et ces mises en garde, le principe de précaution n´a pas pu l´emporter sur le fait que le produit était déjà en vente libre dans 23 des pays européens. Le principe de libre circulation des marchandises a prévalu. Il eût fallu, pour l´interdire, apporter la preuve irréfutable de la nocivité du produit. Tout au plus, les réserves émises par les autorités sanitaires ont conduit à obtenir un étiquetage spécifique, une petite note additionnelle : «boisson caféine avec de la taurine - forte teneur en caféine»., déconseillant le produit aux femmes enceintes et aux enfants, et invitant à ne pas dépasser deux canettes par jour. Il faut savoir que suite à un énième refus d’autorisation de commercialisation de la Red Bull une instance avait été introduite devant le Tribunal administratif de Paris à l’encontre de l’État Français, vraisemblablement sur le fondement du décret n°2006-1264 du 16 octobre 2006 relatif aux vitamines, substances minérales et autres substances employées dans la fabrication des denrées alimentaires qui impose de motiver un refus d’autorisation par des éléments scientifiques démontrant que l’emploi de vitamines, de substances minérales et d’autres substances dans la denrée alimentaire présente un risque pour la santé. Or, comme l’indique elle même la ministre de la santé, l’État Français ne parvenant pas à faire la démonstration d’un risque pour la santé, c’est dans ces conditions que l’accord du mois de mai a été conclu, alors que l’audience devant le Tribunal administratif approchait et que celui ci devait se prononcer sur une demande d’indemnité portant sur... 300 millions d’euros.


Dans ce dossier non seulement l’État français a été ridicule et s’est fait "rouler dans la farine" mais en plus il donne pratiquement au Red Bull une campagne promotionnelle inespérée, d’autant que la chaine publique France2, fut prise ce mercredi en flagrant délit de désinformation, lors du journal de 2 heures du matin, à tenter d’imputer la pénétration de cette boisson sur le marché français aux sports mécaniques et plus particulièrement à la Formule 1 où brille deux filiales de la Red Bull GmbH, l’anglaise Red Bull Racing et l’italienne Toro Rosso plutôt qu’à cet accord de mai dernier.

Aujourd’hui, seul le Danemark résiste.


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