mercredi, février 18, 2009

Crinoline


Crinoline and Brick
Originally uploaded by dlynnphoto.


On pourrait croire que les archives départementales de la Somme ressemblent à une cave chichement éclairée où s’alignent sans fin des rayonnages ployant sous les ouvrages jaunis, exhalant le moisi et la poussière. Eh ! bien non, il n’en est rien, les vastes et lumineuses pièces de l’ancien couvent des Visitandines d’Amiens, devenu par la suite Grand séminaire d’Amiens au 61 de la rue Saint-Fuscien, en plein cœur de la ville, qui les abritent, n’ont rien de sordide bien au contraire.
Cet hivers, elles exposent l’histoire du vêtement dans la Somme. Une sorte de revue sur l’évolution de la mode et de ceux qui la font.

Il faut savoir que depuis le moyen âge, les métiers et l’industrie du tissus ont fait la richesse de notre département. Ors les archives départementales se sont enrichies au fil du temps de tous les documents, de l’ancien régime aux fonds privés d’entreprises textiles ou de la confection qui dans leurs obligations administratives les ont archivés.


Dès le douzième siècle, l’Amiénois et le Vermandois tireront richesse de la culture de la Guède (Waide en Picard). Cette plante tinctoriale donne par le broyage de ses feuilles un bleu intense qui sera plus tard concurencé par le « pastel » du midi et l’indigo d’Asie. Qu’à cela ne tienne, l’agriculture se tourne alors vers le lin et le chanvre. (L’atelier des couleurs de Méharicourt est en train de relancer la culture de la Guède).


Tout le monde sait que Colbert autorisa la famille Van Robais, originaire des Pays Bas et connue pour son art du tissage, à établir une manufacture de draps fins à Abbeville. La manufacture des Rames sera alors la plus importante du royaume et comprendra jusqu'à 9 hectares d'ateliers et 2 500 ouvriers. La famille Van Robais va faire des émules et l'on verrat fleurir le long de la Somme des ateliers de Sayetterie (fabrique de draps), véritables industries textiles avant l'heure.


En 1780 à Amiens, la manufacture de coton Morgan sera la première à se doter d’un métier à filer mécanique à 18 broches de l’ingénieur Hargreaves, inventeur de la « Jenny ». En 1785 plusieures sont introduites dans la Somme, elles vont accélérer cette "industrialisation" de la production. Les draps de Picardie et de Champagne seront alors au second rang des exportations du royaume et Amiens première ville de France pour le nombre de métiers à tisser la laine. L’élevage des bêtes à laine dans le département sera plus tardif.


A cette époque, la main-d’œuvre libérée se tourne vers de nouvelles activités et la Somme prend réellement sa spécificité textile, on y voit fleurir de nombreuses spécialités comme la bonneterie du Santerre puis plus tard, le célèbre velours d'Amiens et enfin la confection.


Cette exposition fait défiler les multiples facettes de l’univers du vêtement, elle est à voir et revoir. Vous trouverez plus amples information sur le site des archives départementales : http://www.somme.fr/loisirs_culture/archives_et_genealogie/actualites_des_archives


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