Le CNIT Salon de l'enfance
Il y a longtemps que je n’ai pas gratté l’un de ces souvenirs de ma jeunesse qui me démangent.
Je crois que, si celui-ci est à fleur de peau, c’est en raison de la polémique qui enfle sur le racisme présumé de la bouille enjouée du tirailleur sénégalais de la marque « Banania ». Quel rapport me direz vous avec l’immense voile de béton du Centre National des Industries et Techniques ? C’est que voyez-vous l’immense parvis devant le bâtiment d’Emmanuel Pouvreau était dans les années soixante un grand terrain de jeu où nous allions camper une semaine par an. C’est là-bas que se déroulait « le salon de l’enfance ».
Imaginez une immense garderie où des dizaines de milliers d’enfants, sac sur le dos, se presseraient pour accéder aux stands les plus attractifs : ceux qui distribuaient des échantillons ou qui organisaient de grands jeux de connaissance, de rapidité ou d’adresse.
Nous partions avec mon frère de bon matin, de façon à nous trouver bien placé dans la fille d’attente, avant l’ouverture des portes, vers 10 heures. Nous avions donc nos sac à dos rempli de quoi nous restaurer même si nous revenions avec des sacs plus plein qu’avant notre départ. Nous y passions la journée, jusqu’à 19 heures, heure de fermeture.
C’est là que l’on apprenais à connaître les grandes marques de l’industrie ou de la confiserie, les sports et les études mais aussi les grands courants de pensée de l’époque : l’Europe naissante ou le scoutisme de Baden-Pauwels. Sous forme de jeux, on nous enseignait le fonctionnement du monde.
Quelle déception cela a été lorsque j’ai découvert sur la toile que le « Salon de l’enfance » est de nos jours une réunion intimiste de magnats de l’industrie du jouet. Il n’a plus rien à voir avec la grande messe de la jeunesse.
J’adorais les « Salons de l’enfance ».