Entre les murs
Demain, au Ciné Saint-Leu à Amiens, est organisé une projection-débat en présence de Jean-Pierre Mocky à l’occasion de la semaine de la santé mentale. Il y a près de cinquante ans, Georges Franju donnait les premiers tour de manivelle à « La Tête contre les murs » entre ceux de l’hôpital Philipe Pinel, une adaptation du roman d’Hérvé Bazin écrit en 1949 et qui relève plus du documentaire que de la fiction.
A l’époque, l’hôpital ressemblait plus à une prison avec cimetière et église en son sein, faience blanche et électrochocs. Il y a encore quelques années, on parlait de l’ouverture des hôpitaux psychiatriques, d’hôpitaux de « jours ».
Après la mort d'un étudiant, poignardé à Grenoble par un malade mental, Nicolas Sarkozy avait annoncé devant le Conseil d’administration de l’établissement public de santé Erasme à Antony le 2 décembre 2008 un plan de sécurisation 30 millions d’euros et près de 40 pour créer quatre unités pour malades difficiles. Un plan dans le quel on ne parlait que d’enfermement, de chambres d’isolement et de vidéo surveillance. Bref, le malade mental était perçu uniquement comme un être dangereux, relevant pour sa sortie non plus des experts médicaux mais de « l’Etat ou de la .justice ».
Moins d’un trimestre plus tard, on est en droit de s’interroger. Qu’en est-il de ce plan ? Etait-ce encore un nouveau coup dans l’eau ? Une annonce médiatique cherchant à exploiter le drame grenoblois ?
