Servilité
Il y a quarante ans, une génération entière se soulevait, battant les pavés pour se débarrasser du carcan d’un puritanisme social et la férule des lois, us et coutumes ancestrales. Tous s’accordaient alors à reconnaître le bon sens de l’interdiction d’interdire.
Aujourd’hui, sous prétexte de prendre garde à notre santé, à notre équilibre ou à notre porte-monnaie, nos désirs, nos faims et nos aspirations même sont bâillonnées par ceux là même qui, il y a quarante années libéraient la plage de ses pavés. On retrouve la même attitude paternaliste dans la façon dont une fine tranche aisée de la population considère une plèbe de plus en plus pauvre et nombreuse.
Malheureusement, entre temps, nous avons pris goût à une liberté difficilement compatible avec cet état de fait. Il serait faire insulte à notre intelligence que de s’imaginer que l’on puisse s’inféoder à nouveau sans réagir. Mettre cela sur le dos de la crise, belle excuse.