Sept vies
Il en a fait du chemin le petit Will Smith depuis Bel Air.
Petit à petit, il a réussi à donner à sa carrière un tour largement plus sérieux que celle de son collègue Eddy Murphy qui continue de s’ébattre dans des comédies pré-pubères. Il nous a déjà offert, il y a peu, un instant magique de bonheur à l’issu d’un film extrêmement noir et il semble qu’il s’apprête à transposer « Bienvenue chez les Ch’ti ». Il s’oriente donc contrairement à ce que certains pensent, non vers le drame pur, le mélo, mais vers ces films qui vous remuent l’estomac et l’esprit, des films qui génèrent des émotions.
Avec ces sept vies qu’il traverse en nous distillant petit à petit autant leurs histoires que la sienne, on comprends assez vite ce qu’il se passe. Son personnage de Ben Thomas est hanté par un secret. On sent qu’il cherche la rédemption en apportant discrètement son aide. Il cherche à améliorer la vie d’un certain nombre de personnes sans autres liens entre elles que la souffrance physique ou psychique. Il semble avoir tout prévu sauf les interactions. A rechercher ainsi des personnes « bien », il n’a par contre pas prévu les interactions, ni de tomber amoureux d’une jeune cardiaque. C’est Rosario Dawson que l’on a déjà vu dans « Sin City ». Mais bien sur, ce serait trop facile, trop évident. Ben Thomas cache un autre secret.
C’est un long, très long cheminement pour aboutir non pas à un instant de bonheur, mais à un moment de compassion.
C’est un beau film, mais bien évidemment, il ne s’adresse pas à la bande de zigotos qui se trouvaient dans les sièges de devant. Ce n’est pas un film à voir en bande, ni même avec un coup dans le nez. J’ai horreur d’entendre des gens discuter devant moi lorsque l’on bouleverse mes sentiments.