mercredi, septembre 03, 2008

Mettons l’indépendance de côté.


Leather Martinet/whip
Originally uploaded by Mr Nadz.


Hier, une petite dépêche est venue semer le trouble dans le monde fort ordonné de la statistique nationale et semble pourtant ne pas avoir déclenché le moindre remous dans la communication média-étatique centrée sur les jardins corses.

Voici donc la dépêche initiale :
02-09-2008 18:24:36
Pays : FRA
FRFR
FRS0817 40292 /AFP-HN22
PARIS, 2 sept 2008 (AFP)
Nicolas Sarkozy a promis mardi à des élus de Moselle, le département le plus touché par les restructurations dans l'armée, qu'il recevait à l'Elysée, des mesures de compensation dont la délocalisation de 1.500 emplois publics, ont annoncé ces élus à la presse.
"Le président s'est engagé à venir avant la fin de l'année en Moselle pour nous annoncer un certain nombre de mesures (dont) une délocalisation importante d'administratifs dans le domaine des statistiques nationales et sous d'autres formes (...) à hauteur de 1.500 personnes", a déclaré à la presse à l'issue de l'entretien le maire socialiste de Metz, Dominique Gros.
Ces délocalisations doivent notamment permettre la création d'un pôle statistique d'un millier d'emplois à Metz, a-t-on précisé à l'Elysée.
Le chef de l'Etat également indiqué à la vingtaine de parlementaires et maires mosellans que l'université de Metz serait intégrée dans une "session de rattrapage" du plan Campus et qu'un comité interministériel d'aménagement du territoire serait spécialement consacré à ce département "début janvier", a rapporté le maire de Metz.
"La prise de position du président de la République n'est pas négligeable (...) mais le cimetière des promesses non tenues est tellement grand en Lorraine que nous restons tous sur le qui-vive, quelle que soit notre couleur politique", a conclu Dominique Gros.
La Moselle est le département le plus touché par le restructuration du secteur de la défense annoncée fin juillet par le gouvernement, qui devrait se solder par le départ de quelque 7.000 militaires d'ici 2011.
pa/szb/sh
AFP 021832 SEP 08

Il faut dire que selon celle-ci, sans la moindre concertation comme à son habitude, notre chef aurait annoncé la création d’un pôle messin de statistique nationale de près de 1500 personnels administratifs. Ce qui semble correspondre à l’effectif global de la direction générale de l’INSEE.
Bien évidemment, le transfert d’une « administration centrale » au fin fond de la province mosellane n’est pas une sanction à l’encontre de ceux qui dénoncent les failles et la faillite de la politique économique mais cela y ressemble beaucoup.
Aujourd’hui, la réponse de la direction générale de l’Institut nationale de la statistique et des études économiques ne s’est pas fait attendre et suis les contours de l’ébauche présidentielle.
Voici donc le courrier transmit à ses agents par Jean-Philippe Cotis :
Chers collègues,
Je souhaitais vous informer de la décision que vient de prendre le gouvernement de créer un pôle statistique dans l’agglomération de Metz, afin de compenser en partie les pertes d’emploi occasionnées par la refonte de la carte militaire. Cette création s’inscrit dans le cadre d’une opération de délocalisation plus vaste, impliquant par ailleurs des établissements publics et différents ministères et qui concernerait au total 1 500 agents de toutes provenances, système statistique public ou autres.
Dans ce contexte difficile, j’ai accepté de conserve avec Jean-Pierre Duport, vice-président du Cnis, de faire rapport au gouvernement, avant la fin de l’année, afin de préciser ce que pourraient être les contours d’un pôle messin, qui préserve au mieux les intérêts de la statistique publique.
Cordialement,
Jean-Philippe Cotis

et les syndicats :

Communiqué des fédérations CFDT Financeset Protection Sociale Travail Emploi
Délocalisations d’emplois publics à Metz
Les statisticiens ne sont pas des pions et ne doivent pas faire les frais des incohérences gouvernementales.
Le Président de la République a annoncé le 2 septembre à des élus de Moselle son intention de délocaliser 1500 emplois publics à Metz en compensation du redéploiement des armées. La presse a précisé ce matin que 1000 statisticiens seraient concernés.
Si une telle décision était confirmée, c’est une très grande part des fonctionnaires chargés des statistiques qui seraient victimes de cette mesure. Tous les Services Statistiques Ministériels seraient concernés (pour exemple, l’INSEE compte 6500 agents, la DARES 200).
Les fédérations PSTE et Finances CFDT sont consternées de voir que par une décision qui relève du fait du prince, on fasse payer aux fonctionnaires des services statistiques le prix de la restructuration des armées. Rien ne justifie une telle mesure du point de vue du service public et elle aura de graves conséquences pour les personnels.
Comme c’est trop souvent le cas, les organisations syndicales n’ont été consultées à aucun moment.
Les fédérations PSTE et Finances CFDT condamnent avec la plus grande fermeté le manque de respect du Président de la République envers ces fonctionnaires. Elles lui demandent de renoncer à tout projet unilatéral de transfert d’agents ou de services.
Paris le 3 septembre 2008

Je vous laisse prendre vos propres conclusions.


eXTReMe Tracker