mercredi, septembre 17, 2008

Oléron

On continue notre périple d’île en île en s’attaquant cette fois à l’une des plus belle mais aussi celle que je connais le mieux pour y avoir passé mes vacances en famille durant une grande partie de ma jeunesse. Il s’agit de la lumineuse Ile d’Oléron.

Je ne pouvais passer sur l’île sans me rendre dans ce village qui symbolise les vacances, la mer, la plage et les étés de mon enfance. Je ne sais qui de mes deux tantes qui y avaient une maison de campagne ou de mes parents avaient choisis cette localité de « La Brée » mais je me souviens qu’elle leur convenait tout à fait en raison de la lenteur avec laquelle la mer se retirait mais surtout remontait. Cette plage garantissait à mes parents qu’ils auraient tout le temps voulu pour récupérer leur quatre mioches, pêcheurs en herbe.

Donc, avec Claudine, dès notre entrée sur l’île, je poursuivais sur la route nationale, tout droit vers la pointe nord de l’île, vers l’avant dernier village avant la mer. C’est en y arrivant que j’ai vraiment pris conscience de ce qui avait poussé mes parents à quitter ce petit paradis. Les rues étaient désertes, les quelques rares échoppes fermées et sur la place du village seuls quelques alcooliques du cru goutaient le pineau charentais.

Nous sommes allés nous promener sur cette plage, mais le flux et reflux de la mer en avait lissé les souvenirs. Je retrouvais bien l’odeur des varechs séchant sur le sable et le damier des petites mares d’eau où les plus petits spécimens de la faune marine restaient, pour notre plus grand plaisir, prisonniers. Mais, envolées la rangée de cabines bleues et blanches qui marquaient la frontière entre le sable et les chatons de la dune. Ils sont remplacées par une trop bien ordonnée ceinture de pierre qu’enjambent des passerelles de bois. On ne pourrait plus s’adosser à la dune de sable pour se protéger des regards et du vent. Claudine sentait mon désarrois sans vraiment y participer puisque depuis notre mariage, il y a bientôt vingt cinq années, elle n’est venue sur cette plage qu’en deux occasion.
Elle, la trouve jolie et fort bien entretenue par une municipalité qui visiblement fait des effort pour la protection de son littoral. Mais mon cœur n’a pas oublié ces pêcheries de pierre, vastes demi-cercles qui a marée descendante filtraient les eaux, retenant sur le bord de plage de grosses pièces. Y a t’il encore de nos jours des pêcheurs locaux pour les reconstituer après le passage d’une foule de touristes ?

Je me sentais triste et un peu déprimé. Était-ce du à l’absence de vie sur cette plage pourtant ensoleillée ? Je ne sais encore maintenant.
Pour me dérider un peu et tenter de me changer les idées, Claudine me proposa de renter dans la ville et d’aller voir ce qu’était devenue la maison de mes parents.
C’était horrible. La pire idée que l’on eu jamais eu. Avant, j’étais un peu déprimé mais après, non seulement, je l’étais toujours, mais en plus, même avec l’aide du GPS, j’étais perdu. Matthieu m’avait prévenu que le quartier avait totalement changé et c’est un peu normal, en dix-sept années que ce village balnéaire évolue. D’autant que la maison de mes parents était dans un quartier en cours de construction. Je m’attendais à tout, mais pas à cela.

Ils avaient fait construire une grande maison toute en longueur, en fait, structurée en trois parties, quatre si l’on compte les garages. Sur le devant un espace rectangulaire comprenant l’entrée, la salle à manger, le salon, les toilettes et des grands placards, entre le premier et le troisième, une immense véranda avec un barbecue et la cuisine, s’était l’espace à vivre et enfin le dernier espace, l’espace à dormir, trois chambres et une salle de bain. Au fond du jardin, et sur toute la longueur du terrain, se trouvait une annexe composée d’un studio que mes parents louaient l’été et un grand garage qui pouvait accueillir deux voitures et servir de cuisine annexe pour la fabrication des conserves et confitures. C’était une magnifique maison qui bordait un immense terrain puisqu’ils avaient pu se porter acquéreurs du champs voisin, doublant la surface de la maison.

Aujourd’hui, la maison d’origine a été découpée en deux habitations et le garage en forme une troisième, sur le jardin où mes parents avaient plantés amoureusement bon nombre d’arbres fruitiers ont fleuries trois autres maisons. C’est devenue une petite cité. J’imagine que l’acquéreur n’y a vu qu’une belle opération immobilière. C’est pour moi le démantèlement d’une belle chose.
Claudine a heureusement compris ma peine et nous avons décidé de quitter La Brée pour nous rendre en un lieu où il y aurait du monde pour me changer les idées. Nous sommes donc partis pour le dernier village, le plus au nord et le plus éloigné du continent : Saint-Denis. C’était la fin du marché hebdomadaire et il commençait à se faire faim.

On peut dire ce que l’on veut sur l’ile d’Oléron mais dans l’ensemble le coût de la vie n’y est pas cher. La preuve, sur la place du marché nous avons diné pour pas cher et avec un excellent acceuil à La DYOnisienne, un restaurant Franco-portugais, d’une formule entrée, plat et dessert à moins de dix euros. Vous me direz que c’est un peu les prix pratiqués mais je vous répondrais qu’il s’agissait là de produit extra-frais et surtout fait maison. La crème au caramel que Claudine a commandé par exemple était une montagne (et non un petit ramequin) de crème aux œufs et au caramel frais qu’elle n’aurait finie comme d’habitude si elle avait été moins fraiche et légère. Que des produits maisons, même les frites, on sentait qu’elles était encore en robe une demi-heure auparavant. Vous pouvez y aller, c’est ouvert à l’année (Tel : 05.46.47.82.48).

Après ce festin, comme la place s’était vidée, nous sommes allé au phare de Chassiron, à l’extrême pointe pour une petite marche digestive. C’est le coin le plus sauvage de l’ile, où ce phare rayé de noir comme un bagnard tient tête au vent et à la fureur des éléments du haut de ses 46 mètres et de ses cent soixante dix ans. Il a récemment été réhabilité et doté à ses pieds d’un jardin maritime contemporain et d’un espace muséographique où vous serez audio-guidé.
Nous avons profité des soldes de fin de saison pour acheter un polaire pour Claudine et quelques pochons de caramels au beurre salé pour des amis avant de rentrer doucement en longeant la côte, côté continent.

Nous avons fait escale à Boyardville pour un petit café dans un hôtel (L’Hôtel des Bains) qui s’est révélé une véritable gargote. Je vous donne un exemple :
- « Où sont les toilettes s’il vous plait ? », avec mon air le plus affable…
- « Y en a pas ! », avec un air aimable…
- « C’est obligatoire dans les lieux accueillant du public ! », un peu moins affable mais encore poli..
- « Y sont réservés aux clients ! », droit dans les yeux…
- « Nous venons de consommer en terrasse. », ..Jubilatoire..
- « Ceux de l’hôtel ! », enfin un sourire.
- « et pour les autres ? » …un peu vénère…
- « dans la cour, par là, vous descendez les escaliers, deux fois à droite »…J’étais méfiant, elle était presqu’hilare.
En fait, elle m’avait envoyé dans les toilettes du personnel qui il faut l’avouer étaient propres mais surement inconfortables à ceux qui font plus d’un mètre soixante, à peu près la hauteur du plafond des latrines.

Après une balade sur le port où se trouvaient encore pas mal de plaisanciers revenant du site ostréicole et naturel de Fort Royer, j’ai fait une série de photographie des bateaux.

Nous avons continué vers le Château d’Oléron, diné et nous sommes rentrés.


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