dimanche, septembre 14, 2008

Musée des ustensiles de cuisine anciens

Aujourd’hui c’est dimanche, le seul jour de la semaine où l’on peut y accéder, c’est la raison pour laquelle nous nous sommes rendus au « musée des ustensiles de cuisines anciens » à Saint-Denis La Chevasse.
Bon, il faut bien l’avouer, c’est pas si tout près que cela mais la Miss tiens absolument à le visiter et le peu que j’en ai vu sur les publicités dont regorge le syndicat d’initiative m’a donné à moi aussi l’envie de retrouver un peu de mon passé auprès des fourneaux. En gros Saint Denis la Chevasse, c’est entre Cholet et la Roche sur Yon. Le musée est situé au cœur d’un ancien logement d’instituteur du 19ème siècle mis à disposition le l’association AMUCA qui le gère par la commune. C’est cette petite association de bénévoles qui en cherchant un moyen de valoriser le tourisme dans la commune a eu cette si riche idée.
En fait, nous avions lu qu’il s’agissait là du tout premier musée de France consacré non à l’art culinaire dans son ensemble ou en détail( il y a des musées de boites à camembert, de tirs bouchons, de bouteilles etc…), mais simplement à l’évolution de nos ustensiles de cuisine.
C’est un musée riche de plus de 1400 pièces collectées dans les remises de nos grand-mères comme dans les nôtres. Il est organisé en six salles présentant chacune autour d’un thème l’évolution des ustensiles et des techniques mais aussi indirectement nos modes de vie.

La première salle est entièrement consacrée à la cuisson. Les premiers ustensiles de cuisine firent en effet leur apparition autour de nos foyers. Ors de la cheminée nous sommes passés aux potagers (marmites couvertes que l’on laissait au coin du feu) puis aux premiers réchauds, enfin les cuisinières à bois, au charbon, au gaz puis à l’électricité. Du moyen âge au 18ème voir 19ème siècle, la cheminée constituait la source principale de chaleur. La plus part des ustensiles étaient alors en cuivre, fonte, terre ou fer. Dans les cheminées se trouvaient la crémaillère où étaient accrochés marmites, chaudrons et poissonnières. Le tournebroche servait à rôtir les viandes et volailles. Le boufadou, sorte de soufflet à bouche servait à attiser le feu. Les maitres-queue ainsi nommés en raison de la longueur des manches des poêles à frire maniaient les grille-pain et cuit-pommes. On était alors loin des Poêles sans manche recouvertes de Téflon qui se rangent dans un placard. Les maitresses de maison plus tard officiaient devant leur réchaud à braises, pétrole, alcool, gaz ou gaz d’essence. Enfin dans les années trente, elle recevait en cadeau de mariage, directement des manufactures de Saint-Étienne leur petite cuisinière émaillée à bois ou charbon.

La deuxième salle est réservé à la révolution culinaire que constitua l’introduction de l’aluminium dans nos cuisines. C’est la période 1925 à 1950. Ce métal léger a vite fait de reléguer dans les caves et greniers les trop lourds ustensiles de terre, fonte, cuivre ou acier. C’est l’époque du renouvellement complet de la batterie de cuisine pour l’inusable aluminium blanc mais aussi pour la ville l’arrivée des cuisinières mixtes, électricité et gaz tandis que dans les campagnes à partir de 1933 fleurissent les cuisinières avec leur bouteilles de gaz Butane. Pour ceux qui sont encore au charbon ou qui n’ont pas de four, il y a les fours cloches qui permettaient de cuire rôtis et pâtisseries.
Un petit espace est réservé à l’introduction de la tôle émaillé et l’on y retrouve là encore toute une batterie de materiels.

La troisième salle est réservée au matériel qui sert à mijoter, passer, presser et éplucher. On y retrouve des grill viande datant du début du 20ème siècle, des passoires en différents matériaux selon leur âge dont une magnifique en cuivre du dix-huitième siècle dont les trous furent perforés à la main un à un selon un magnifique motif. On retrouve l’évolution des cocottes de la terre à la fonte d’aluminium et surtout une magnifique collection d’autocuiseurs allant de 1920 à nos jours. On peut ainsi voir combien cet appareil à subit de transformation. Nos clipso modernes n’ont plus rien à voir avec ces monstrueuses machines sur lesquelles trônait un manomètre et un système de fermeture plus gros qu’elles. Un grand merci au passage à la société SEB(Société d’emboutissage de Bourgogne) qui a offert la plupart des modèles. On y retrouve aussi des presses fruits, des à cassis, à pommes ou à oranges, des pilons à grain, à poivre ou à sel, des hachoirs à main ou électriques, des moulinettes à légumes ou à fromage, des mandolines de toutes sortes et enfin des éplucheurs, de l’économe à l’épluche patate électrique.
Dans la quatrième salle on ne s’intéresse qu’à l’évolution de deux types de productions qui ont pris dans notre alimentation des places à part.
La pâtisserie tout d’abord avec une série de moules en fer blanc et des cul-de-poule(saladier à base ronde permettant de mélanger sans laisser des grumeaux dans les coins) en cuivre, des moules à pudding, savarin, baba, manqué, tourteau, madeleines ou à biscuits, des batteurs à œuf datant de la première moitié du dix-neuvième, des balances Roberval et des pesons de différentes tailles, des gaufriers à motifs en fonte dont un magnifique à caractères ésotériques. Une magnifique sorbetière du début du vingtième voisine une impressionnante collection de yaourtière avec leurs pots de faïence, des faisselles et des barattes à beurre et même une écrémeuse à lait datant des années 50.
Le café, avec bien sur, tout ce qu’il faut pour le produire.
C’est à dire la torréfaction tout d’abord avec des grills pour le grain, des tambours ou des poêles qui permettaient de le tourner en tout sens durant la cuisson.
C’est aussi la mouture avec des moulins de tous âges et de toutes formes. En effet, dès le XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, on fabriquait des moulins à café en fer, et c'est à partir du XIXe siècle que les moulins à café pénètrent réellement de nombreux foyers, notamment les modèles de la société Peugeot frères dont le premier date de 1832. Aujourd'hui, l'énergie électrique a souvent remplacé la manivelle..quand il n’arrive pas directement sous forme moulu dans nos cuisines.
Enfin vient la préparation et le matériel correspondant selon la méthode employé :
- En décoction, à la turc, mouture fine directement mise dans la cafetière avec l’eau et le sucre.
- En infusion avec des cafetières à piston qui permettent de séparer le liquide de la mouture (même chose que la décoction mais on sépare le café du jus).
- En lixiviation, c’est l’usage des filtres à café en métal, tissus ou en papier. On trouve dans ce musée une magnifique collection de supports pour ces filtres.
- Et enfin par percolation, c’est l’arrivé dans nos cuisines des cafetières italiennes. Ce type de cafetière est constitué de deux compartiments séparés par un porte-filtre qui contient une dose de café. En chauffant, l'eau placée dans la cuve en vase clos s'évapore, puis remonte poussée par la vapeur sous pression; au passage, elle traverse le café et déborde en haut de la cheminée pour retomber finalement dans la verseuse. L'appareil sert à la fois à la préparation et au service. On en trouve qui fonctionnent sur des plaques électriques ou sur cuisinières à foyer bois/charbon ou au gaz. Cette collection contient même un modèle de la rolls royce des cafetière, un modèle original en verre de la marque Cona fabriqué vers 1920 avec bruleur à alcool.
La cinquième salle est réservée à la conservation des aliments selon les différentes méthodes :
- Le séchage, fûmage ou la dessiccation (on ôte l’eau de l’aliment)
- les salaisons(conservation dans le sel, le vianaigre ou la saumure)
- la confiture(conservation dans le sucre)
- la stérilisation(pasteurisation : Variation de température et appertisation : mise en conserve)
- les confits(conservation dans la graisse mais aussi dans l’alcool ou l’huile)
- la réfrigération puis la congélation
Il y a même des garde-manger pour mettre les aliments à l’abri des souris et des insectes.

La sixième salle est consacrée aux spécificités régionales avec une magnifique collection de couperets de cuisine du dix-septième siècle issue du château de Pierre de Bresse dans l’est de la France. Mais on y trouve aussi une marmite à vin chaud alsacienne, des mortiers à aïoli de Provence en marbre. On y trouve même une magnifique « Cantine militaire », vous savez, ces malles contenant tout le nécessaire à la fabrication des repas par le cantinier militaire. C’est une reproduction datant de 1952 d’un modèle de 1933. Dans ce tout petit espace, ce trouve de quoi cantiner six personnes, le couvert bien sur mais aussi la popotte.

Enfin, le palier sert à des expositions temporaires. Lors de notre visite, l’exposition s’appelait « la cuisine des poupées » et Dine pensait y voir toute une série de « Dinettes » mais non, il s’agissait bien de CUISINES de poupées, des miniatures de cuisines en fonte à bois ou à charbon avec lesquelles les jeunes demoiselles fortunées jouaient à la maitresse de maison grâce à des séries de casseroles en cuivre, des poteries et de la vaisselle miniature. Non seulement, les grands modèles sont des œuvres d’art en eux-mêmes, mais voir ces minuscules cuisinières de fonte dotés de vrai tiroirs permettant de recueillir les cendres issu de la combustion d’un petit charbon, on se demande si le jouet n’est pas plus beau que l’original.

Nous avons passé un excellent moment tout autant dans ces salles que dans les souvenirs que nous remémorent tous ces matériels que nous avons connus et reconnus comme étant une partie de notre passé. C’était génial et franchement, je vous conseille d’y allez voir et retrouver ces objets de notre quotidiens que nous avons renvoyés aux oubliettes comme étant dépassés et ce, bien qu’ils ne remplissaient pas si mal leur office.


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