Mirroir, son beau mirroir
Vous saviez déjà que ma miss était capable de baver 24 heures devant Kiefer Sutherland, cet acteur alcoolique. Hé, bien maintenant elle craque devant l’heure cinquante et une de son Mirrors.
Il faut dire que le réalisateur Alexandre Aja( ou Alexandre Jouan selon son humeur) a bien su s’en servir dans ce remake du film d’horreur sud-coréen « Geoul sokeuro » plus connu sous le titre « Into the mirror ». On devait déjà au fils du réalisateur Alexandre Arcady et de la critique de cinéma Marie-Jo Jouan, un autre film d’épouvante et d'horreur avec le très prenant Haute tension réalisé en 2003. Ce succès lui valu d’être remarqué par les studios américains qui lui proposèrent le remake du chef d’œuvre « La colline a des yeux » de Wes Craven. Sa touche personnelle, sa façon de monter le suspens lui value donc se second remake.
En fait de remake, il s’agit d’une reconstruction totale du scénario original, exit l’opposition entre deux confrères policiers qui nous mettait directement au cœur de l’action dans le premier opus. Dans cette version plus « européanisée », on retrouve le schéma classique de la présentation des personnages, de la mise en place du décor et enfin du début de l’action jusqu’à la chute finale. Mais cela a beau être d’une forme très classique, ce n’en n’est pas moins efficace.
C’est l’histoire d’un ancien flic, Ben Carson, interprété par l’autre andouille d’alcolo, Kiefer Sutherland, qui déprimé a démissionné de son travail après un accident ayant couté la vie de son partenaire. Au bord de la rupture, sa femme Amy (la délicieuse Paula Patton) médecin légiste de son état exige pour qu’ils puissent envisager une vie commune qu’il cesse de boire(tiens donc !) et retrouve du travail. On lui propose un emploi comme veilleur de nuit dans un grand magasin qui a brûlé et est abandonné depuis. C’est un décor cauchemardesque de mannequins à demi fondus, dans une atmosphère noire de suie, seuls quelques miroirs ont survécu aux flammes et son mystérieusement d’une extrème propreté. L’ancien veilleur de nuit les entretenait maladivement avant de se donner la mort. Il réalise alors que ceux-ci ont une volonté propre qui les menace, lui et sa famille.
On pourrait s’attendre à une histoire abracadabrantesque, sans queue ni tête, à laquelle on a du mal à adhérer mais il faut bien reconnaître que le scénario, la mise en scène et le montage nous scotch assez vite au fauteuil. On fait vite abstraction de ce qui nous entoure pour plonger nos regards dans ces maudits miroirs. On est peu à peu tendus comme les cordes d’un piano près à sursauter au moindre envol de pigeon ou au plus petit début de flamme. Quand à la chute finale…elle est extrêmement bien trouvée et sans qu’il n’y ai besoin d’aucune explication, justifie la totalité du film.
P.S. : Vous l'aurez deviné, je l'aime pas trop l'autre mais bon, il joue bien.