Faire pousser du diesel sur le plateau picard
Il y a très longtemps que l’on connaît en Picardie et à Amiens en particulier les avantages et les inconvénients que procure l’usage du biodiesel ou biogazole. C’est un biocarburant obtenu à partir d'huiles végétales ou animales, transformées par un procédé chimique appelé transestérification faisant réagir ces huiles avec un alcool afin d'obtenir du EMHV ou du EEHV (suivant l’alcool utilisé Méthanol ou Éthanol). Le biodiesel tente de concurrencer les huiles végétales utilisées à l'état brut et le pétro diesel, c'est-à-dire les huiles minérales du diesel classique. Le biodiesel peut être utilisé seul dans les moteurs ou mélangé avec du pétro diesel.
En effet, il y a bien longtemps que sur le plateau picard fleurît le jaune du colza dans les champs de jachère ce qui ne prive ainsi pas l'agriculture alimentaire de ses terres et n’a pas d’incidence sur les prix des céréales ou du maïs. De même, les transports publics roulent tous au biocarburant, au biodiesel et plus spécifiquement au Diester .
On a émis tout un tas de réserves à l’usage du biocarburant et une attitude responsable face aux problèmes écologiques de notre temps nous font obligation d’en tenir compte.
Tout d’abord, au niveau politique, user de biocarburant c’est ne plus dépendre exclusivement d’une production pétrolière qui à lieu essentiellement dans des pays instables et offrir à la France et aux autres pays européens un peu plus d’indépendance tant au niveau énergétique qu’au niveau commercial. La France devance de 2 ans les mesures d’incorporation prise par l’Union Européenne. En 2007, tous les moteurs diesels roulaient au diester avec 5% en volume d’additif, cette année à 6,3% et en 2010, la France s’est engagée à incorporer 7, 7% en volume et en 2015 se sera de 10% en volume. Aujourd’hui, 60 collectivités et entreprises, soient 8000 véhicules l’utilisent à 30%. Cette nouvelle fabrication bénéficie d’exonération de Taxe Intérieur sur les Produits Pétroliers (TIPP) normalement appliquée au carburant. Le biodiesel en 2007 a été détaxée de 65%.
Au niveau économique, il faut en effet tenir compte que grâce à l'incorporation du diester dans le gazole, on espère réduire de 2% la consommation française de ce carburant, utilisé par la moitié des automobilistes (les véhicules diesels sont de plus en plus nombreux en France) sans remplacement ni adaptation du parc. De plus, cette filière a créé 3 000 emplois.
Enfin, au niveau écologique, le biodiesel n’est pas être une énergie fossile et fourni une énergie renouvelable (l'huile végétale brute) contribuant très peu à l'augmentation du taux de CO2 présent dans l'atmosphère. Le colza durant sa croissance, consomme par photosynthèse la quantité exacte de dioxyde de carbone qu’elle dégagera lors la combustion du carburant. Le Diester restitue 3,7 fois plus d’énergie que ce qui est utilisé pour sa production, selon le bilan énergétique réactualisé en 2007. Ceci revient à dire que pour produire 3,7 tonnes d’équivalent pétrole d’énergie renouvelable Diester, on ne consomme qu'une tonne d'énergie fossile .Ce résultat tient compte de l'énergie consommée depuis la fabrication des semences jusqu'à l'utilisation du Diester dans les véhicules.
Ce bilan s’est sensiblement amélioré en 5 ans grâce à la réduction des quantités d'engrais utilisés et des changements réalisés dans les processus industriels. Désormais, l’objectif est d’obtenir à court terme un bilan égal à 5 grâce à l’optimisation de la culture et des étapes de la transformation. Au Brésil et en Indonésie, les cultures de palmiers et de soja pour un usage énergétique se pratiquent dans l’agriculture sur brûlis au détriment de la forêt. En Europe, elle ne concurrence pas l’alimentation car elle est produite sur les terres en jachères ou sur les terres qui bénéficient de l’aide aux cultures énergétiques.
En plus, le procédé de transestérification permet de récupérer de la glycérine, ce qui est une source de valeur ajoutée. Il faut 100 kg de méthanol pour transestérifier une tonne d'huile végétale (ester d'acides gras et de glycérol) de colza en présence d'un catalyseur alcalin. On obtient alors une tonne de diester (ester d'acides gras et de méthanol) et 100 kg de glycérine réutilisable dans l'industrie chimique ou alimentaire. Dans la balance économique comme dans la balance écologique, il faut compter les tourteaux de colza, sous-produit de l'extraction de l'huile qui constitue une importante source de protéines végétales pour l’alimentation animale.
Si vous souhaitez plus amples informations sur le Diester vous pouvez vous rendre sur le site grand public du Diester http://www.faiteslepleindavenir.com/ ou sur celui de PROLEA : la filière française des huiles et protéines végétales.