Maltraitance et bientraitance, histoire de vocation
Deux points importants qui font actuellement débat dans l’actualité ont retenus mon attention aujourd’hui. Tout d’abord, ce problème de maltraitance passive filmé dans une maison de retraite. Je suis sidéré d’entendre notre secrétaire d’Etat à la solidarité, Valérie Létard, dire que cet établissement fermera dans quatre mois, parce que, je cite : « C’est un établissement qui souffre plutôt d’un problème d’organisation, de recrutement et de formation ».
Comme si la canicule et ses morts n’avaient servi à rien, comme si la contribution sociale prélevée sur nos bulletin de paye servait à tout autre chose.
On semble tout à coup découvrir que
- l’organisation des établissements hospitaliers, fussent’ ils intercommunaux est du ressort de la collectivité.
- Le travail d’une aide soin ou d’une auxiliaire de vie ne se cantonne pas uniquement à faire le ménage ou la cuisine, elles ont besoin d’une formation aux besoins spécifiques des personnes dépendantes.
- Enfin, qu’à salaire égal, mieux vaut faire le ménage ou la cuisine, au moins on a des horaires normaux, moins de stress et de responsabilités. Ah, oui ! Ce que l’on oublie de dire c’est que c’est, comme pour Claudine le mois dernier, jusqu’à 187 heures par mois pour 1400 euros nets, sans compter le temps passé à l’hôpital ou à attendre le docteur, à courir de droite ou de gauche pour gérer la « maison », entretenir le jardin ou résoudre le problème des infiltrations.
Alors, elle peut bien mettre en place une cellule de recrutement à la préfecture, je ne crois pas que cela générera des vocations. Dans ces métiers, le stress et les responsabilités sont énormes, ce n’est pas en déclarant du jour au lendemain qu’une femme de ménage ou une cuisinière est auxiliaire de vie qu’elle en acquiert pour autant les compétences. Gérer une maison, elle ne savent pas toujours le faire alors une qui n’est pas la leur…Préparer un mixé ou un gélifié, faire une toilette, la faire manger et boire tout en veillant aux fausses routes, la torcher, la moucher, etc. ce n’est pas à la portée de tout le monde et l’incapacité se traduit par la grabatisation ou la mort.
En fait, cette passivité que l’on constate dans la maltraitance ordinaire n’est pas neuve. Il n’y a pas plus de maltraitance à installer, attachée dans un fauteuil coquille et durant des heures, une personne âgée face aux niaiseries télévisuelles que de la laissée assise sur un banc dans l’âtre de la cheminée comme le faisait nos ancêtres. Ce n’est pas avec une moyenne de trente minutes par personnes que l’on peut tout à la fois veiller sur sa santé et son bien être durant la journée entière. C’est aussi mathématique que malheureux.
Mais au juste, qui a déterminé les barèmes de l’échelle de dépendance et les temps de travail accordés. Ne seraient-ils pas liés à la grille AGGIR et au montant de l’Aide personnalisé d’Autonomie ?
Le pire là dedans, c’est que l’on vieillira tous un jour. Quand à savoir de quelle façon notre dignité sera respecté …
La grille AGGIR :
- le groupe iso-ressources 1 comprend les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessitent une présence indispensable et continue d'intervenants ;
- le groupe iso-ressources 2 concerne les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions intellectuelles ne sont pas totalement altérées et dont l'état exige une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante. Ce groupe s'adresse aussi aux personnes âgées dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui ont conservé leurs capacités de se déplacer
- le groupe iso-ressources 3 réunit les personnes âgées ayant conservé leur autonomie mentale, partiellement leur autonomie locomotrice, mais qui ont besoin quotidiennement et plusieurs fois par jour d'être aidées pour leur autonomie corporelle
- le groupe iso-ressources 4 intègre les personnes âgées n'assumant pas seules leurs transferts mais qui, une fois levées, peuvent se déplacer à l'intérieur de leur logement. Elles doivent parfois être aidées pour la toilette et l'habillage. Ce groupe s'adresse également aux personnes âgées n'ayant pas de problèmes locomoteurs mais devant être aidées pour les activités corporelles et pour les repas
- le groupe iso-ressources 5 comporte des personnes âgées ayant seulement besoin d'une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage
- le groupe iso-ressources 6 réunit les personnes âgées n'ayant pas perdu leur autonomie pour les actes essentiels de la vie courante
L’A.P.A. (Attention, elle est fortement modulé en fonction des ressources et du lieu d’hébergement.) :
Montant maximum mensuel du plan d'aide
- 1 212,50 EUR en cas de classement en GIR 1 (dépendance la plus lourde),
- 1 039,29 EUR en GIR 2,
- 779,46 EUR en GIR 3,
- 519,64 EUR en GIR 4.
Montants depuis le 1er septembre 2008.