mardi, octobre 14, 2008

A mourir de rire


Paris, 4e arrondissement
Originally uploaded by mainblanche.

Nous sommes allés hier soir à l’avant première du premier film de monsieur Michel Delgado : Bouquet final.
Bouquet final, c’est ainsi que l’on appelle par tradition la plante ou le branchage décoré qui marque l’achèvement du gros œuvre dans la construction. Il serait bien étonnant que ce soit là pourtant son dernier film car je vous prédit que malgré une sortie au 5 novembre, vous avez ici le gros succès des fêtes de fin d’année.
Bon, on peux toutefois regretter que plus qu’une avant première, il se soit agit là plutôt de l’une des premières étapes d’une campagne de promotion savamment orchestrée où le réalisateur comme quelques acteurs viennent faire un petit coucou avant la projection pour nous raconter sans déflorer un film que nous voyons cinq minutes après. Nous aurions préféré en discuter après l’avoir vu. Mais bon, cela n’enlève rien aux qualités du film.

Tout d’abord, il faut dire que c’est une comédie sur la mort, rien de plus, mais une bonne comédie. Une comédie franchouillarde, axée sur la volonté de décrire une réalité sans chercher de situation excessive, confronter une situation cartésienne à nos propres réactions. Il n’y a pas dans ce film d’approche anglo-saxonne, plus trash, où les situations sont poussées à leur extrême. On y ri par explosion lorsque sont tout à coup mis en lumière, par le jeu de l’acteur ou celui de la caméra, des faits ou des gestes contradictoires.
Connu comme le scénariste de L'Enquête corse et de L'Auberge rouge, Michel Delgado fait ici ses premiers pas en tant que réalisateur. C'est juste après le tournage de L'Enquête corse que Michel Delgado, fut mis en contact avec la productrice Sylvie Pialat, la veuve de Maurice Pialat, par l’intermédiaire de la société Gaumont. C’est elle qui a proposée le sujet et journaliste de formation, Michel Delgado a d'abord commencé par se documenter en profondeur avant de faire son travail de scénariste. Son enquête ne lui a rien épargné : les pompes funèbres, les chambres froides, les fabriques de cercueils, les cimetières, les fours crématoires...un vrai parcours initiatique. C'est Didier Bourdon qui, au cours d'une réunion aurait proposé son nom pour la réalisation et il faut dire qu’il s’en sort plus qu’honorablement en ayant su réaliser avec une transparence et une simplicité qui s’apparente à de la modestie.
C’est donc un film populaire qui est livré à notre curiosité. Les pompes funèbres servent de contexte au film mais son humanité réside dans celle de ses personnages. Le scénario, c’est leur parcours dans cet incroyable milieu, leurs rencontres, leur évolution et leurs aventures.
Gabriel(Marc-André Grondin que l’on a vu il y a peu dans Le Premier jour du reste de ta vie avec entre autres Jacques Gamblin, Zabou Breitman et Déborah François.) n’arrive pas à vivre de sa musique et comme ses irresponsables parents Nickye(Marthe Keller que l’on ne présente plus) et Hugo(Gérard Depardieu, idem) ont mis le feu à la péniche qui leur sert de logement, il accepte le poste de directeur commercial Paris d'une entreprise américaine de pompes funèbres dont la prime d’entrée correspond au montant des réparations. Gabriel doit préalablement faire un stage sur le terrain aux côtés de Gervais Bron(Didier Bourdon, le plus connu des inconnus), quinze ans de métier qui espérait bien cette promotion et du coup bizzute un peu son jeune nouveau patron. Il parvient à dissimuler son nouveau job à ses parents et à son amoureuse, Claire(Bérénice Bejo, qui depuis « le meilleur espoir féminin » a largement prouvé son talent), qui voient en lui un grand musicien, jusqu'au jour où il vend des obsèques à prix d'or à un vieux monsieur (Michel Galabru, vraiment inénarrable) qui n'est autre que monsieur Froissard, le grand-père de Claire...
Donc, comme vous voyez, rien que du beau monde…Claudine en sortant était plié de rire littéralement, elle en avait du mal dans les côtes. Elle m’a raconté comment, ses collègues au tout début de sa carrière l’avaient bizutée, elle aussi, en lui demandant d’aider au déplacement d’un corps. A trois, elle se retrouva avec entre les mains non le corps du macchabé, mais ses prothèses, il s’agissait d’un cul-de-jatte. Elle reconnaît en avoir été marquée alors qu’en fait, il n’y avait pas vraiment de quoi, elle a rit comme les autres de sa propre frayeur.
Dans ce film, on n’est franchement pas effrayé, il est accessible à tous les âges et comme ce n’était qu’une avant première, je pense que la puce et moi retournerons le voir une seconde fois. Il n’y a pas de mal à se faire du bien.


eXTReMe Tracker