Ici, c'est la guerre !
Vous êtes trop jeunes pour que la bataille de la Somme vous dise quelque chose, mais la guerre des tranchées a envahie notre demeure, hier si paisible. Cela a beau être anatomiquement impossible, les deux minettes se regardent en chiens de faïence, retranchées chacune sur ses positions et dès que nous avons le dos tourné, elles se lancent à l’assaut l’une de l’autre usant de leurs baïonnettes rétractiles à la moindre de nos inattentions. Nous avons eu beau inonder le champ de bataille de quelques grenades phéromonales, dès qu’elles se sont assurées de notre neutralité par quelques bassesses et cajoleries, elles s’empressent de prendre possession d’un des points stratégiques de l’intendance de la maisonnée, qui de la litière, du point d’eau ou de l’écuelle, poussant l’autre à la faute et provoquent la future agression.
Même en multipliant les lieux stratégiques nous en sommes réduits à jouer à longueur de journée les tampons, les zones neutres de désarmement qu’elles s’empressent de séduire, de circonvenir pour repousser l’ennemie, l’isoler dans un coin de peu d’attrait, afin de passer pour l’agressée.
Nous en sommes à nous demander si nous ne préférions pas la situation antérieure où chacune régentait son étage, où nous n’en voyons aucune dans les parties communes.
Le seul qui soit réellement neutre dans cette histoire, c’est saxo. Il regarde les deux belligérantes avec une parfaite indifférence. Il faut dire que c’est le seul qu’elles laissent tranquille.