Me faire laidie
« Tudiou, elle a encore ouvert sa grande gueule ! » et encore, vous n’avez que l’image et pas le son. Imaginez le bruit que ferait une tranche de foie s’éclatant sur le sol, le carrelage et exhalant un relent de terroir profond. Vous n’auriez ainsi qu’une faible idée de ce qu’est la vulgarité la plus pure. Ce n’est ici qu’une vulgarisation de cette condition tant il est difficile de la représenter. Je crois que c’est encore pire lorsque cela sort de la bouche d’une femme, j’ai l’impression que cela tombe d’encore plus haut pour s’étaler et se répandre encore plus largement.
Je ne sais si l’auteur d’un tel phrasé se rends compte de combien ces quelques phonèmes et surtout leur intonation peuvent l’avilir, la dégrader. Car, plus encore que le sens des mots, c’est le vomissement d’un dégoût qui comme l’a si bien dépeint Charles Perrault s’apparente au crachat de crapauds. Ce qui dégoute en fait, c’est plutôt l’être qui les engendre.
Le pire dans cette histoire, c’est que même la plus douce des déclarations n’en sort pas indemne.
Le rythme qui lui est imposé l’entache et le marque plus surement qu’un fer au rouge. Qu’on lui en fasse la remarque et le discours s’enfle et s’arrondit d’autant. C’est inné, une tare familiale dont il semble naturel de s’enorgueillir et se rengorger. Il n’est nulle question de l’amoindrir, d’en corriger ses penchants si justement naturels.
Pauvre, pauvre Rex.