La Pyramide s'effrite
Nul n’est besoin d’être d’origine égyptienne pour comprendre que le principe de base d’une construction pyramidale veut que la base soit plus large et longue que la pointe.
De même, nul n’est besoin d’être démographe pour comprendre que les enfants nés de la libération de 1945, les hordes du baby-boom ont maintenant plus de soixante ans.
Ors malgré l’un des taux de fécondité les plus élevés d’Europe, l’espérance de vie des français est telle que la pyramide des âges tends à ressembler à l’as de pique. Donc, à moins qu’une nouvelle vague de chaleur ne vienne en lisser les courbes, le système de retraite par répartition à la française vit ses derniers beaux jours.
On en a gommé les premiers effets en augmentant le nombre de trimestres nécessaires à l’obtention d’une retraite pleine et entière mais cette mesure n’offrait qu’un répits de quelques mois.
Aujourd’hui, on évoque un départ librement consentant après soixante dix ans qui même sans constituer des rentrées supplémentaires, permettraient aux caisses de retraite de reculer les échéances de quelques débours.
Ors, j’entends s’élever maintes oppositions qui ne proposent pas mieux et semblent n’avoir qu’un seul but dans cette histoire, c’est l’effondrement d’un système qui n’avait pas que pour seul mérite de garantir aux plus modestes un revenu proportionnel à leur travail. Certes, une réforme en profondeur est nécessaire mais en attendant, avec bientôt, très bientôt, moins de deux actifs pour un seul retraité, cela me semble être la mesure la moins contraignante à prendre. En gros, c’est cela ou au choix, la diminution des pensions ou l’augmentation des charges salariales.
En sus, un autre facteur est à prendre en considération, c’est la diminution de l’offre de main d’œuvre. Avec le départ en retraite d’une part importante de main d’œuvre qualifiée, il ne reste plus à nos entreprises que l’option de la délocalisation.
Alors, vous l’aurez compris, je suis pour, pour le départ librement consentit. D’autant qu’il ne concernera à mon avis que les amoureux de leur travail, ceux qui se jugent en bonne santé, enfin suffisamment pour l’assumer. Tandis que ceux qui se pensent ou sont épuisés par le travail pourront tout de même bénéficier de la protection du système.