Acronymes (ce n'est pas une insulte).
Alors qu’en France, toute l’actualité ne tourne qu’autour de ces quatre lettres PPDA, comme si le messie nous annonçait sa mort en direct live au vingt heures, nous nous sommes tournés vers la Belgique où J.C. ressuscite de bien miraculeuse façon.
Aucun de ceux qui comme moi l’ont entendu prôner la politique sarkosienne de l’ouverture, n’auraient parié un franc, même belge, sur sa prochaine apparition. Mais force est de constater que l’icône hollywoodienne est encore capable à 47 ans d’inspirer une profonde piété. Car le scénariste de son acronyme JCVD a été fort inspiré. Ce qui aurait pu être une hautaine pitié pour une star déchue se transforme en pied de nez digne d’un héros de BD qui n’aurait pas que de la purée de pois cassée entre les deux oreilles.
Car ne vous y trompez pas, si il y a comme d’habitude dans les films de Jean-Claude Van Damme, du sang, de l’action et des morts, il s’agit là essentiellement d’une comédie, et non de l’action, qui allie grasse et légèreté (vous avez vu la blague : action de grasse). Une heure trente six minutes d’autodérision où rien ne lui est épargné, contrôle fiscal, divorce, procès, et pas de tournage mais de laquelle il ressort plus propre qu’un sou neuf égratignant au passage les autres fiers à bras du même acabit.
On en vient à se demander si pour avoir accepté de jouer ce rôle qui est le sien, cette fausse autobiographie qui colle tant à notre réalité, l’acteur, l’homme derrière le jeu, n’est pas moins con qu’il se plait à nous le faire croire.
Toujours est-il que ce film réalisé par Mabrouk el Mechri, sans être un chef d’œuvre du septième art, restera dans nos mémoires et pas uniquement comme un tournant décisif dans la carrière d’un acteur physique.
Il serait bien injuste de conclure ce petit billet sans saluer au passage la performance de François Damiens(sans parti pris aucun) qui dans le rôle de l’inspecteur Bruges donne une fois encore la preuve de sa puissance comique. Sa prestation dans quinze ans et demi, il n’y a pas si longtemps nous le faisait déjà pressentir.
Des comédiens du premier long métrage de Mabrouk el Mechri, Virgil, seul Karim Belkhadra est au casting, dans un rôle que le scénariste-réalisateur a écrit pour lui. Il y joue un fan de chez fan, un de ceux dont les yeux brillent dès qu’ils voient leur idole. Malheureusement, ce preneur d’un si illustre otage ne sait plus comment réagir.
Quand à Zinedine Soualem, il arrive par ses excès à rendre très attachant son personnage de grand méchant, faisant aussi peur que le loup. Il faut dire qu’il n’est pas sans me rappeler l’humour au second degré de « Ni pour, ni contre ».