dimanche, juin 01, 2008

Du pistolet à la pompe à essence (super)


Pompe à essence (super)
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Un couple a été condamné lundi à Amiens pour le vol de 900 litres de gazole. Et les trafics se multiplient à travers la France.
Les prix de tous les carburants en France ont atteint, la semaine dernière, de nouveaux records, pour la septième semaine consécutive. Ces augmentations ne suscite pas seulement la colère des pêcheurs, tous les français sont touchés par la flambée et tout le monde réclame de "vrais mesures" applicables à tous.
Le prix du baril de brut augmente, c'est incontestable, mais le prix du dollar, lui, ne cesse de descendre, autrement dit l'augmentation vertigineuse des carburants n'est en aucun cas justifiée. Pour preuve d'un grand malaise, on constate maintenant une très forte augmentation du nombre de vol de carburant aux pompes mais aussi dans les véhicules d' entreprises et de particuliers (Bientôt on se croira dans "Mad Max", on se fera poursuivre par des délinquants pour 2 litres de super !)
Que fait donc le gouvernement pour redresser la situation, nos dirigeants se vantent pourtant de vouloir tout faire pour améliorer le pouvoir d'achat des français. La situation n'est pas prête de changer, les groupes pétroliers font leur beurre et l'Etat rempli ses caisses (plus le prix du litre augmente, plus grandes sont les recettes des taxes sur les produits pétroliers pour l'Etat).
L'envolée du prix du baril de pétrole pousse certains à risquer la prison. C'est le cas de Flavien Carpentier, 20 ans, et Amandine Lakasari, 21 ans. Ce couple d'Amiénois a été condamné lundi respectivement à 12 et 10 mois de prison ferme pour avoir volé près de 900 litres de carburant depuis le début du mois d'avril. L'homme s'introduisait dans les locaux de la TMR, société de transports routiers pendant que sa compagne faisait le guet, et il siphonnait les réservoirs des poids lourds. Récolté dans des bidons de 30 litres, le gasoil était par la suite revendu un euro le litre aux abords de la station-service d'un hypermarché d'Amiens nord. Le couple a été interpellé en flagrant délit le 24 mai par les gendarmes.
Une condamnation qui en appelle d'autres. Car les vols se multiplient à travers la France : samedi dernier, des inconnus dérobaient ainsi 650 litres de carburant sur un chantier de l'Aude. La flambée du prix du baril de pétrole qui dépasse, record absolu, les 130 dollars, se répercute brutalement sur les prix de l'essence à la pompe. Le sans-plomb 95 est aujourd'hui à 1,45 euro le litre et le gasoil à 1,44 euro. Des prix qui montent en flèche, poussant certains à se lancer dans une véritable «pétrodélinquance».
Mi-mai, à Aix-en-Provence, c'est tout un réseau qui a été démantelé. Douze personnes ont été interpellées pour ce qui est la plus grosse affaire du genre. Depuis plusieurs mois, trois salariés d'une entreprise de transport et neuf complices auraient détourné près de 2 000 tonnes de fioul lourd pour un montant d'environ 1 million d'euros.

Pompes électriques
Opérant le plus souvent de nuit, les voleurs n'hésitent pas à percer le réservoir à coups de pioche. Avec une pompe électrique, ils siphonnent des centaines de litres de carburant en un temps record et en toute discrétion. «Le siphonnage fait partie de notre quotidien», explique un chauffeur routier. Il ajoute que certains de ses collègues sont maintenant armés de batte de base-ball. Mais le plus souvent, les routiers ne peuvent rien y faire. «Les pillards agissent à plusieurs. Le chauffeur ne va pas aller se battre tout seul», déclare Philippe Fournier, président de l'Unostra région PACA. Face à l'augmentation d'un phénomène qu'il juge «exponentiel», il a adopté la vidéosurveillance dans ses hangars. Mais cela n'empêche rien. «Un jour, j'ai même retrouvé une pompe électrique au fond d'un réservoir. Cela me coûte près de 3 000 euros par mois», annonce-t-il.
Le propriétaire d'une station essence en province déclare que lui aussi a été victime de siphonnages sur des poids lourds. Il met également le doigt sur les «PSP», ou partir sans payer après avoir fait le plein. «Les gens veulent vivre sans se priver. Alors parfois, ils vont jusqu'au vol pur et simple», explique-t-il.
En Bretagne aussi, le phénomène des vols de carburant s’accentue. Transporteurs et agriculteurs s’organisent et prennent des précautions. Pour les voleurs, la tâche va se compliquer, les transporteurs ayant pris les devants depuis plusieurs mois. À Gouesnou, près de Brest, un chef d’entreprise a fait poser une palissade autour de son parc et fait installer des antivols anti-siphonnage sur ses douze camions. Une simple pièce métallique d’un coût de 60 € qui empêche tout siphonnage. « Ce n’est pas l’arme absolue, mais ce système anti-siphonnage est dissuasif », rétorque Pierrick Rouillard, de Saint-Brieuc, dont les 55 bus sillonnent le département, la France, voire l’Europe. Par précaution, il a aussi fait enterrer ses cuves de gazole avec un double système de protection informatisé. Portail électrique, antivols sur les camions, plus de cuves de stockage dans l’entrepôt pour éviter toute tentation : au port de Brest, Christian Kérébel, de la société Le Bras-transports, a lui aussi pris des mesures, fin 2007, après un vol. « On conseille aux chauffeurs de conserver le moins de gazole possible dans les réservoirs le soir et de faire le plein plus souvent », dit-il. Les agriculteurs ne sont pas en reste. La cuve installée dans un hangar ouvert et aisément accessible reste tentante. Même si rouler « au rouge », comme les paysans le font avec leur tracteur, ne passe pas inaperçu. De plus en plus souvent, l’agriculteur boucle son hangar ou enterre sa cuve. Ou bien dresse le chien de la ferme...


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