samedi, juin 21, 2008

Comme un pétard

C’est la fête dans la ville à Amiens et si d’ici, cela ne se voit pas, cela s’entend. Des gamins, si ce ne sont des adultes tirent les premiers pétards et je me souviens du temps où avec mon frère nous tentions d’amadouer la propriétaire du magasin de farces et attrapes du boulevard de Sébastopol afin d’obtenir les plus gros et les plus puissants des tigres rouges.
Dieu sait que nous en avons fait des bêtises, des gamineries à coup de pétards ou de fusées. J’étais de ce gang qui dézinguait à tour de bras les boites aux lettres de Couhé-Vérac ou de cet autre gang qui mit le feu à un champs de blé dans le Santerre en tirant un feu d’artifice commémoratif pour le 15 Août.
C’est d’ailleurs lors de l’un de ces attentats que je reçu la pire des raclées de ma vie. Je m’étais fait prendre en flagrant délit dans le silo à sciure de la scierie de mon oncle. Ma cousine et moi y jouions à faire de grosses explosions de fumée/sciure comme s’il s’agissait là de puissants explosifs.
Ce que nous aimions par dessus tout c’était de lancer des « grenades ». Nous les confectionnions à partir d’une grosse boule de terre dans laquelle nous enfichions un pétard ne laissant dépasser que la mèche. Une fois celle-ci allumée, nous testions notre courage en ne la laçant qu’au tout dernier moment ou en la déposant dans une flaque d’eau avant qu’elle n’explose et ne nous éclabousse. J’y fut d’ailleurs blessé une fois et ne du le salut de mon œil qu’à la résistance de mes lunettes.
C’est pour éviter ce genre de désagréments à mon fiston tout en lui faisant connaître ces plaisirs qu’à la condition expresse de n’en faire usage qu’en ma présence, j’en ai acheté pour lui. Un peu pour moi aussi…C’est ainsi que sous la surveillance d’un expert, il appris les joies des pétards siffleurs, des hautes fusées et des détonants. Nous avons ainsi écumé le parc de la Hotoie en automne, faisant voler en éclat des tas de feuilles mortes et peut-être quelques poubelles publiques loin des habitations et des oreilles fragiles.
Pourquoi lui refuser les plaisirs d’une activité que j’avais pratiquée sous prétexte des dangers qu’elle recèle. Si nous n’avions partagé ces instants, qui me dit qu’il n’aurait secrètement fait claquer de plus dangereux ou commis ces bêtises que j’assume aujourd’hui.
Que se soit à l’occasion d’un mariage, d’un match de football ou de tout autres célébration, il peut être amené à côtoyer ces petits explosifs somme toute assez dangereux et il saura comment y réagir.


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