samedi, mars 08, 2008

Le Quintet de Sophie Marceau


Toutes les guerres laissent de profondes blessures et le septième art semble bien l’un des moyens de prédilection que nos sociétés modernes mettent à disposition des citoyens pour exorciser leurs démons du passé. Je n’étais pas né lors de la dernière guerre mondiale, trop jeune pour l’Algérie et honnêtement, je suis trop loin des conflits pour me sentir concerné dans ma chair ou mon âme. Il n’empêche que le devoir de mémoire m’a rattrapé comme il a touché nos enfants par l’intermédiaire du cinéma. Ma génération se souviens de la magnifique Simone Signoret, du le rôle de Mathilde dans « L’armée des ombres » de Jean-Pierre Melville et celle de mon fils ne sait rire ou pleurer lorsque le petit Giosué (Giorgio Cantarini) gagne enfin son char d’assaut dans « La vie est belle » de Roberto Benigni.

C’est sans doute la raison pour laquelle, nous ne vibrons pas autant devant le conflit Américano-vietnamien que devant toutes références à la deuxième guerre mondiale. De même, la différence homme/femme s’exprime face aux horreurs de tels conflits. C’est ainsi que le film de Jean-Paul Salomé tente avec succès d’attirer notre attention sur le courage dont ont pu faire preuve certaines femmes lors de la deuxième guerre mondial. Un courage que l’on a tendance à occulter pour ne se souvenir que des exploits plus héroïquement masculins.

Il faut dire que pour exprimer ses idées, le réalisateur des « Braqueuses » ou « Restons groupés » s’est encore adjoint une belle brochette de mignonnes, un bon groupe de stars confirmées ou en herbe. Jugez plutôt :
Dans le rôle de Louise, Sophie Marceau qu’il avait déjà dirigée dans Belphégor et dont la filmographie impressionnante en fait la chouchou des français. Elle incarne Louise Desfontaine, directement inspirée de la résistante Lise Villameur. Dans le film, c’est une femme blessée par les événements, elle vient de perdre son mari et se réfugie dans une certaine froideur. Elle est cinglante, intransigeante, un esprit de chef et la volonté de réussir les missions qui lui sont confiés à tout prix. Le prix, elle estime l’avoir déjà payé. C’est pour cela que je pense injustes certaines critiques que j’ai lues et qui estiment qu’elle « abuse des mimiques ». C’est un rôle fort pour une femme forte et froide. Tous ceux qui iront voir ce film vous le diront. Elle colle au rôle.
Le film est aussi porté par une autre star, elle n’a pas encore l’envergure de son Papa mais n’est pas loin de se faire un aussi beau trou. Je veux parler de Julie Depardieu. Elle incarne avec énormément de justesse Jeanne, une pauvre fille qui n’a pas eu véritablement de chance, ne s’est jamais laissée faire, mais qui embarquée dans cette histoire, se révélera la plus efficace. Elle y est émouvante de simplicité.
Nous ne devons pas oublier Marie Gilain, elle est pour moi une star aussi tout au moins depuis sa magnifique prestation dans Ni pour ni contre de Cédric Clapisch, elle incarne dans ce film Suzy, une belle femme autrefois fiancée à un jeune allemand devenu SS durant la guerre, elle l’a fui en Angleterre pour l’oublier mais on lui a caché que cette mission en France pour laquelle on la recrute n’a pour autre but que de lui faire servir d’appât pour piéger son ex-fiancé.
Déborah François incarne elle, Gaëlle, une toute jeune fille qui pense pouvoir passer de la théorie à la pratique, des commandos au terrain sans problèmes avec l’aide de sa religion. Malheureusement, elle ne saura résister et sera brisée tant dans sa chair que dans son âme. Son magnifique visage poupon et sa jeunesse ne résisteront pas. Elle apporte au film un peu de fraicheur et de jeunesse, mais aussi l’aspect dramatique lorsqu’ils seront gâchés.
La cinquième femme de cette mission qui consiste à récupérer un géologue anglais qui étudiait les sables des plages de Normandie avant d’atterrir dans un hôpital allemand, c’est Maya Sansa qui joue Maria. Le nom de cette belle actrice italienne ne vous dit peut-être rien mais on a eu l’occasion de la voir sur l’affiche et dans le film « La nourrice » de Marco Bellochio avec notre première dame de France.
Cinq belles femmes donc dans un film de guerre, d’espionnage plutôt. C’est l’histoire de Louise, engagée dans la Résistance française, elle s’enfuit à Londres après la mort de son mari. Elle est recrutée par le S.O.E., un service secret de renseignement et de sabotage piloté par Churchill. On lui confie sa première mission, sortir de France un géologue britannique qui s’est fait blessé dans un bombardement. Tombé aux mains des allemands qui le prennent pour l’un de leurs blessés, l'homme n'a pas encore parlé mais le temps presse. Louise sous le contrôle de son frère Pierre(Julien Boisselier) doit d'abord constituer un commando de femmes spécialement choisies pour les besoins de l'opération. Pour le recrutement, tous les moyens sont bons : mensonges, chantage, remises de peine. Pierre lui impose Suzy, danseuse de cabaret qui excelle dans l'art de séduire les hommes ; elle choisie Gaëlle, chimiste, spécialiste en explosifs ; enfin, Jeanne, prostituée, capable d'assassiner de sang froid.
Parachutée en Normandie, elles vont rejoindre par Maria, une juive italienne, opérateur radio qui s’est faite embauchée dans l’hopital.
La mission commence bien mais se complique, le britannique a parlé au colonel Heindrich(Moritz Bleibtreu). Le S.O.E. leur fixe un nouvel objectif : éliminer le colonel, l'une des pièces maîtresses du contre-espionnage nazi. L'homme en sait déjà trop sur les préparatifs du débarquement. Ces cinq femmes, loin d'être des héroïnes vont le devenir, avant que d’être martyrs.
Allez-y, vous ne le regretterez pas.


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