Sauter
Je suis un fan de S.F., c'est bien connu et en tant que tel, j'attendais beaucoup du dernier film de Doug Liman, « Jumper ». La bande annonce comme la notoriété de ce réalisateur(Mr et Mme Smith, La mémoire dans la peau) nous préparaient à un film d'action rapide et incisif.
Ce n'est pas la première fois que le cinéma s'empare du thème de la mutation spontanée et naturelle pour réaliser un chef d'œuvre, mais là, c'est raté, plus qu'un ratage, c'est un enterrement de première. Le synopsis et le scénario complet tiendraient sur une feuille de PQ. Il n'y a pas d'histoire, rien...Je suis même surpris que Samuel L. Jackson se soit laissé embarqué dans cette galère. Il avait déjà abordé le thème dans deux chef-d'œuvre de sa très grande filmographie : Incassable et Les indestructibles. D'une grande idée de base, a été tiré un scénario sans grand souffle épique et aussi mignon que soit l'acteur principal, Hayden Christensen, il laisse froid et ne fait partager aucune empathie pour son personnage. A croire qu'il ne fait parti du casting que parce qu'il a déjà tourné avec Samuel dans Star War. Il n'a aucune dimension humaine, ni morale. Il est totalement creux, une vacuité que l'acteur semble très bien interpréter.
L'histoire est une classique reprise du genre, jugez plutôt :
Depuis qu'il a accidentellement, le jour où il frôle la mort, découvert le pouvoir de se téléporter n'importe où sur terre, le monde n'a plus de limites pour David le « Jumper ».
Grâce à son pouvoir, il peut déjeuner en Égypte sur le Sphinx, passer la journée à faire du surf en Australie, se balader de New York à Tokyo en passant par le Sahara puis dîner à Paris.
Les murs, les portes et tout autres systèmes de sécurité ne l'arrêtent plus et aucun coffre de banque ne lui résiste. Libre comme personne, David vit dans l'opulence et l'insouciance la plus totale, jusqu'à ce qu'il rencontre Griffin, un autre jeune homme qui possède comme lui le pouvoir de « jumper ».
Ce dernier lui révèle qu'ils ne sont pas seuls mais vivent traqués et éliminés sans pitié par une organisation secrète : les Paladins.
Repéré par le chef de cette organisation radicale(Samuel L. Jackson), David va se retrouver au centre d'une guerre sans pitié qui dure depuis des siècles et va le conduire, pour sauver sa peau mais surtout celle de sa copine, aux quatre coins du globe...
Bref, voir dans cette histoire un semblant de science-fiction c'est faire injure à l'imagination des auteurs du genre.
L'ensemble n'est qu'un produit issu de la lourde industrie américaine pour pré-pubères qui se pâmeront d'aise au moindre sourire d'Hayden Christensen. Tous ceux qui pensent que le cinéma est trop cher pour que l'on finance de telles âneries, iront voir un autre film.
P.S. : Le pire dans l'histoire, c'est l'apparition lors de la dernière scène d'une chef des Paladins qui n'est autre que la propre mère du malheureux héro et ouvre la voie à un second opus.
Gerbant.