mercredi, mars 05, 2008

Nous sommes incompatibles

Je vous avais promis sur le post des élections cantonales de vous parler du petit problème que nous avons rencontré dans la traduction du terme « cantonnier » alors je vais tenir parole et vous parler du programme d’échange international auquel nous avons participé.
C’était dans les années 98, comme dans beaucoup de famille, notre fiston poursuivait l’apprentissage des langues à l’école.
D’un commun accord, et afin de parfaire son anglais, nous l’avions inscrit à un programme d’échange international. Il s’agissait de recevoir un petit étranger qui cherchait à se perfectionner en langue durant une année, l’inscrire en classe internationale et au bout de l’année, envoyer notre fiston auprès des parents de cet enfant.
Si le principe semble facile à mettre en œuvre, les membres de l’association par laquelle nous sommes passée nous avait mis en garde. L’opération réussirait au mieux si nous avions une bonne adéquation entre les deux niveaux de vie et donc que la phase la plus importante de l’opération consistait dans le choix du correspondant. Comme nous étions la famille accueillante pour la première année, nous avions donc le choix.
Ce choix était à faire parmi une trentaine de fiche sur lesquelles tout sourire, un enfant tentait de décrire son environnement et ses motivations à l’apprentissage du français.
C’est malheureux à dire mais parmi ceux qui nous étaient proposés, quasiment tous avaient des parents au niveau de vie assez élevé. Lorsque ce n’était pas le cas, il était trop vieux pour notre fils qui avait déjà une année d’avance.
Parmi les deux ou trois susceptibles de convenir, ce trouvait un jeune garçon d’un an plus vieux que Matthieu qui posait sur un polaroïd avec un gros chat sur les genoux dans ce qui semblait être un jardin publique.
Sur sa fiche, il disait être le dernier d’une grande famille de cinq enfants, que ce serait un grand sacrifice de la part de sa famille que de l’envoyer un an en France mais qu’il appréciait le mode de vie des français et possédait de bonnes notes dans cette matière. Il habitait un petit village au bord de la mer dont le père était cantonnier en Nouvelle-Zélande.
Lorsqu’il est arrivé nous aurions du nous douter à sa façon de parler que le français n’était pas autant son fort qu’il voulait nous le faire accroire.
Déjà, il n’aimait pas les chats, mais c’était retrouvé avec le chat de sa grand mère sur les genoux lors de la photo. Il faut dire qu’elle avait été prise dans le trop vaste jardin de celle-ci. En fait, il avait voulu dire les choses suivantes dans sa petite présentation :
Il descendait d’une grande famille qui finissait par cinq enfants, que sa mère était malheureuse de le voir partir pour un an en France, qu’il aimerait faire la fête avec les français et parlait bien le français. Il habitait un petit village au bord de la mer(Bay of Plenty) dont le père était le représentant au conseil du district unitaire.(Ce qui se traduit plutôt par conseiller général ou plutôt conseiller régional vu la taille de la zone.).
Le pauvre fut très malheureux d’arriver dans notre petite maison où il ne pouvait disposer de sa propre salle de bain, etc…


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