mardi, mars 18, 2008

Juliette Binoche et l'heure d'été


Juliette Binoche
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Bon, quand il s'agit de rentabiliser l'abonnement au Gaumont dont nous nous sommes dotés la puce et moi, nous sommes les meilleurs. Au point que, sous ce faux prétexte nous en sommes arrivé à aller regarder le dernier film d'Olivier Assayas.

Qui que ch’est t‘y que ch’ti làl ?

Hé ! Oui, nous sommes bien loin du film de Dany Boon, un autre univers pour tout dire. Fils de Jacques Rémy, il fut scénariste pour Christian-Jaques ou Henri Decoin, et débute sa carrière comme critique aux Cahiers du cinéma. Il tourne en 1986 son premier long métrage, Désordre, portrait de jeunes gens tourmentés dans lequel apparaît déjà sa passion pour le rock. Loué pour l'élégance de sa mise en scène, il excelle à filmer de jeunes comédiennes qui ont pour nom Judith Godrèche (Paris s'eveille en 1991) ou Virginie Ledoyen (L'Eau froide en 1994), dans des récits qui mêlent intrigues sentimentales et conflits de générations. Spécialiste du cinéma de la nouvelle vague asiatique, c'est en Chine qu'il rencontre Maggie Cheung. Il l’épousera et fera tourner dans Irma Vep, présenté à Cannes dans la section « Un Certain Regard » en 1996. . En 1998, le mélancolique Fin août, début septembre, avec le couple Balibar-Amalric, semble clore un cycle. Aux Destinées sentimentales, fresque avec Emmanuelle Béart et Charles Berling, vue à Cannes en 2000, succède le thriller high-tech Demonlover qui déconcerte la Croisette en 2002. Il surprend encore en s'essayant au mélodrame avec Clean en 2004. Emouvant portrait d'une ex-junkie décidée à récupérer la garde son fils, le film vaut à la muse Maggie Cheung, séparée du cinéaste, le Prix d'interprétation à Cannes. Puis l'expérimentateur part filmer Asia Argento à Hong Kong à l'occasion d'une incursion dans la série B et enfin Boarding gate, avant de revenir en France tourner, dans le cadre d'une collection initiée par le Musée d'Orsay, L'Heure d'été.

Donc, l’heure d’été c’est un film publicitaire, une pub.
L'origine du film est peu banale, puisqu'il s'agit d'une commande du Musée d'Orsay, à l'occasion des célébrations autour de son vingtième anniversaire. En fait ce n’est pas tout à fait exact mais l’effet est le même. C’est un film sur la place de l’être dans la famille, la place de la famille dans l’histoire et la magnifique place du musée dans l’ensemble. Comment nos simples souvenirs peuvent transcender la structure familiale et comment la famille s’approprie sa propre histoire.

Mais plus que tout autres choses, l’Heure d’été, c’est un casting de famille.

Edith Scob, la mère Hélène, à son propos, je signale à un jeunot qui se permet d’écrire : « il est amusant de voir ainsi cette actrice inconnue percer à un âge où d'autres sont déjà à la retraite. », que cette actrice est assurément plus connu qu’il ne le croit. Tout le monde a tremblé pour elle dans l’extraordinaire « Les yeux sans visage » de Georges Franju. Elle fit une émouvante Vierge Marie dans « La voie lactée » de Bunuel. Elle alterne ainsi les rôles dramatiques où elle incarne bien souvent la folie et les comédies où elle joue l’excentricité. Vous l’avez surement vue assise sur son fauteuil roulant dans « sœur-Thérèse.com ». Elle est par excellence ce que l’on appelle un second rôle et le cinéma le sait fort bien puisqu’on la retrouve dans bon nombre de chefs d’œuvres : L’été meurtrier, La cavale des fous, bon voyage, vénus beauté, Judex, A chacun son enfer, etc…
Charles Berling incarne le fils ainé, Frédéric, qui comme tous les fils, ne conçoit pas la vie sans sa mère et sans s’en rendre vraiment compte assume le rôle de chef de famille, d’une famille riche d’histoires.
Emile Berling y joue justement le fils de son père Pierre.
Dominique Reymond incarne Lisa, la femme de Frédèric. Elle a déjà été dirigée par Olivier Assayas dans Demonlover et Les Destinées sentimentales, deux films dans lesquels elle avait déjà pour partenaire Charles Berling. De là à penser qu’il y voit un couple idéal…
Juliette Binoche incarne Adrienne, la fille, la rebelle qui s’oppose à tous carcans, qui s’oppose à l’amour de sa mère, aux décisions de son frère…
Kyle Eastwood le fils de Clint incarne ici James, le futur époux d’Adrienne.
Jérémie Renier joue le rôle de Jérémie. C’est assez comique pour un acteur qui a tant de mal à se faire un nom au niveau de l’orthographe : On écris bien souvent Régnier en pensant à sa compatriote Natacha Régnier avec qui il a tourné « Les amants criminels » d’Ozon ou à Yves …
Valérie Bonneton est Angela, la femme de Jérémie.

Les acteurs sont formidable dans ce film. Ils sont mesdames et messieurs TOUT LE MONDE. Ils voient disparaître ce qui fit leur enfance et comme dans la véritable vie, sans sombrer dans l’exces, voient leur vie prendre un tournant et se diriger vers des voies et des lieux auxquels ils évitaient de penser.

Car l’histoire est simple et banale :

C'est l'été et dans sa belle maison familiale Hélène Berthier fête ses 75 ans. Ses trois enfants sont là, Frédéric, Adrienne, Jérémie accompagnés de leur conjoints. Elle, qui a consacré toute son existence à la postérité de l'œuvre du peintre Paul Berthier, le plus éminent membre de la famille envisage sans passion son décès et l’éclatement de sa famille. Elle demande à son ainé, Frédéric, d’être son exécuteur testamentaire. Mais celui-ci se dérobe, se refusant d’envisager la disparition de sa mère.
Quelques mois plus tard, il sera bien obligé d’organiser les obsèques, et de constater qu’une fois Hélène disparue, aucun lien si ce n’est des souvenirs ne rattachent plus les frères, la sœur, mais aussi les objets et la maison. La famille c’est éclatée, les seules traces de son existence se retrouvent dans le musée.
Mais la vie reprends le dessus et continue…
Ce n’est pas un résumé du film, mais la totalité. Il ne s’agit là que de la somme de petits instants sans véritable histoire avec un grand H. Cela semble donc assez long et l’on attend en permanence un événement qui ne viens jamais.


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