mercredi, mars 12, 2008

L'ORPHELINAT


L'ORPHELINAT
Originally uploaded by mvalonygilles.

Il est assez rare et remarquable qu’un film espagnol puisse survoler d’assez haut les autres au point de pouvoir passer les Pyrénées sauf si bien sur il s’agit d’une œuvre de l’un de ces réalisateurs que les français apprécient comme Luis Buñuel, Carlos Saura, Pedro Almodovar et maintenant dès son premier long métrage Juan Antonio Bayona.
Son film, « L’orphelinat » sorti dans les salles espagnoles en octobre dernier est, depuis, devenu le plus grand succès espagnol de tous les temps et semble en passe d’en faire autant en France. Après avoir remporté le Grand Prix et le prix du Jury de la chaîne Sci-Fi au festival de Gérardmer, il a remporté 7 trophées à la cérémonie des Goyas dont celui de Meilleur scénario.
En fait, le succès de ce film repose sur l’excellence de trois de ses éléments :

Un script, une histoire imaginative qui tout en correspondant à la notion classique des films dramatiques et d’horreurs ne cesse de nous surprendre et de nous scotcher au fauteuil. Les premières images nous invitent à découvrir le lieux idyllique que constituait le vieil orphelinat où Laura a passé son enfance avant d’être adoptée. Devenue adulte, elle retourne sur les lieux avec son mari et son fils de sept ans, Simon. Elle a l’intention de restaurer la vieille maison pour en faire une maison d’accueille pour des enfants anormaux. Mais la grande et vieille demeure réveille l'imagination de Simon, qui commence à se livrer à d'étranges jeux avec "ses amis invisibles"... Troublée, Laura se laisse alors aspirer dans l'univers de Simon, convaincue qu'un mystère longtemps refoulé est tapi dans l'orphelinat. Aussi lorsque Simon disparaît lors de l’ouverture officielle est elle persuadée qu’il a été entrainé par ses amis invisibles dans quelque macabre jeux. En soit, l’histoire de cette femme extrêmement sensible n’a rien de fantasmagorique (je voulais dire fantastique mais en tant que genre et non en tant appréciation de la valeur). Elle serait même foncièrement terre à terre. Par contre, elle fait appelle à ce que notre imagination a de plus noir.

La deuxième raison de ce succès réside dans la réalisation, une image très contrastée, alternant les teintes les plus délicates, presque fanées à d’extrêmes contrastes. Une bande son où se perdent d’invisibles fantômes au sein d’une musique stressante. Une magnifique demeure qui semble pleine d’histoires, une douce crique de sable fin sur laquelle débouche une immense grotte le tout surmonté d’un beau phare, bref, un paysage d’une grande poésie. Le tout est diaboliquement efficace pour vous parachuter du paradis à l’enfer.

La troisième raison tiens en un seul nom, celui du rôle principal, Belen Rueda. C’est tout simplement une actrice géniale. Elle est vulnérable et forte à la fois, extrêmement émouvante elle interprète ce rôle pourtant difficile. Ce doit être une mère formidable, capable de suivre jusqu’au bout de l’enfer son fiston.

Claudine et moi ne sommes pas très friands de ces films d’horreur d’où l’on ressort couvert d’hémoglobine ou qui ressemblent à une improbable et irréaliste fiction. Par contre lorsque l’on s’adresse directement à nos plus secrètes craintes, notre peur du noir, que l’on sait frapper à la porte de notre imaginaire alors là, on craque.

Ce film est génial.


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