jeudi, août 21, 2008

Babylon A.D.


Vin Diesel
Originally uploaded by Male Model Gallery.

On va finir par croire que je suis amoureux de la si charismatique Michelle Yeoh mais il faut dire qu’ elle est à l'affiche de quatre films, des aventures fantastiques comme dans Sunshine du britannique Danny Boyle ou La Momie 3 : la tombe de l'empereur dragon mais aussi un drame historique, Les Orphelins de Huang Shi, aux côtés de Jonathan Rhys-Meyers et enfin de la science-fiction avec Babylon A.D.. dans lequel Mathieu Kassovitz lui offre l'un des rôles principaux.

C’est justement le film que nous venons d’aller voir.

Les critiques que j’ai lues avant et après sa sortie sont assez contradictoires et dans ces conditions, c’est assez difficile de se faire une opinion. Aussi le meilleur moyen de savoir de quoi il retourne, c’est d’aller le voir.

Tout d’abord, concernant l’histoire :

Ce film est une adaptation du livre d'anticipation « Babylon Babies » de Maurice G. Dantec que Mathieu Kassovitz a découvert en 2002. Maurice Georges Dantec est un auteur de science fiction né le 13 juin 1959 à Grenoble. Naturalisé canadien, il se défini lui même comme un écrivain nord-américain de langue française dont la spécialité est le polar d’anticipation mais il a fait plus parler de lui pour ses prises de position, ses critiques contre l'islam, sa brève prise de contact avec le « Bloc identitaire » (mouvement d'extrême droite français) et son positionnement très catholique-royaliste qui lui ont valu quelques attaques et certains ennemis. « Babylon Babies » est son troisième roman, publié en 1999, il fait suite à La Sirène Rouge (1993) et à Les Racines du mal (1995).

L’œuvre de Dantec avoisine les 700 pages et mêle divers concepts qui ne sont pas facilement transmissibles à l’écran : géopolitique du chaos, sciences biologiques, cybernétiques, Gilles Deleuze, junk-DNA et Jeremy Narby. En 2013, le personnage principal, Hugo Cornélius Toorop (héros du roman La Sirène Rouge), est un mercenaire dont la mission consiste à escorter une jeune femme énigmatique et schizophrène, Marie Zorn, d’Europe de l’est jusqu'au Québec (où vit Dantec) pour le compte d'une secte. Mais, le monde va à sa perte. Plusieurs groupes, comme une secte post-millénariste, un gang de bikers et des mafieux, cherchent à mettre la main sur Marie car s'avère que la jeune femme est la mère porteuse de jumelles génétiquement modifiées, représentant le prochain stade de l'évolution humaine, d'où le titre du roman. Difficile de résumer le pavé de Dantec avec ces simples lignes.

Pour son film, Mathieu Kassovitz a procédé à un certain nombre d’adaptation. Avec les scénaristes Eric Besnard et Joseph Simas, il a tout d’abord changé le titre pour son film. Ils ont choisi à la place « BABYLON A.D » qui signifie l'ère de Babylone, la ville de tous les pêchés et permettait de faire un beau logo B.A.D. En effet, le mot "Babies" les gênait, les empêchant de maintenir un certain suspens autour du caractère exceptionnel de l’héroïne. Une héroïne dont ils se sont permit sans vergogne de changer le nom ; ainsi, Marie Zorn est devenue Aurora.

L’itinéraire a aussi changé puisqu’il s’agit de l’accompagner de la Sibérie à New-York.
Ce n’est pas la modification majeure du film, il en existe deux version, deux montages différents pour la fin du film. Aux Etats-Unis, c'est la Fox, le distributeur, qui bénéficie du final cut avec un happy end comme les aiment les américains. Alors qu'en Europe, Mathieu Kassovitz a gardé son director's cut et sa version plus pessimiste.

Le casting

Plus ambitieux des projets de Matthieu Kassovitz, Babylon A.D. va aussi connaître une période de gestation assez longue. Trois longues années vont s’écouler entre l’annonce à la fin 2003 et le début du tournage en décembre 2006. A l’époque le rôle principal de Toorop est dévolue à Vincent Cassel, collaborateur de longue date de Kassovitz( Métisse et La Haine), mais il quitte le projet pour des raisons personnelles. On ne sait s’il s’agit du bide retentissant de Blueberry – L’expérience secrète de Jan Kounen à l’échelle internationale qui fait hésiter les financiers ou surtout, Vincent Cassel qui- n’aimerait pas certains propos de M.G.Dantec sur l’Islam et son rapprochement de l’extrème droite. Du coup, Kassovitz part à la recherche d’une star internationale. On parle alors de Viggo Mortensen ou de Bruce Willis, mais ce sera finalement Vin Diesel.

Depuis « xXx » et « Fast & Furious », la star est au creux de la vague. « Baby-Sittor ou Le Pacificateur », un film de Adam Shankman réalisé en 2004, tout comme l’excellent « Les Chroniques de Riddick », n’a pas fait de vagues. La présence de cette star américaine rassure toutefois les financiers et la 20th Century Fox accepte de cofinancer le film, dont le budget est fixé à 60 millions de dollars. Des rumeurs vont cependant bon train sur sa mésentente avec Matthieu Kassovitz.

Une fois la tête d’affiche choisie, il sera doté d’un casting d’envergure international :
On retrouve donc Michelle Yeoh dans le rôle de Sœur Rebecca, chargée par la Grande Prétresse, Charlotte Rampling, d’escorter Marie/Aurora, Mélanie Thierry, la fille du Docteur. Arthur Darquandier, Lambert Wilson. Mais aussi Gérard Depardieu en Gorsky, un trafiquant d’armes, Mark Strong en Finn, le faux ami et Jérôme Le Banner en Killa, le boxeur, comme bien souvent.

Le tournage

Le début du tournage à débuter à Prague le 11 décembre 2006. Fin février, le tournage, déjà bien en retard en matière de planning, est arrêté pendant deux semaines. Quatre semaines de retard, 10 millions de dollars de dépassement. Le trop beau temps est mis en cause, une séquence de poursuite en moto-neiges, dont le tournage est estimé à une semaine, est reportée et tournée finalement en Suède. Il manque de neige et le lac slovène prévu ne gèle pas. Certains acteurs comme Charlotte Rampling rentrent chez eux en attendant d'être appelés dès lors que l'équipe aurait trouvé un lieu enneigé. Quand le tournage reprend à la mi-mars, le chef décorateur est remplacé, tandis que l’équipe d’Alain Figlarz, le géant français de la cascade mondiale, inventeur de la Figlarz Action, société de cascadeurs, est appelée à la rescousse pour régler et chorégraphier les cascades du film. Coût estimé de cette mise au point vitale ? Un million d’euros, alors que certaines des grosses séquences d’action n’ont pas encore été tournées. Au mois d'avril, toute l'équipe du film se fait renvoyer des studios praguois par...le prince Caspian ! Le tournage de Narnia 2 - Prince Caspian devait commencer, et l'équipe avait réservé les studios.

Enfin, le résultat final

Le film s’apparente plus à un bon film d’action qu’à un film de science fiction. Les thèmes sont là, fidèles à l’œuvre de M.G. Dantec, mais le rythme et les cascades « sentent » le WallJump. Le mouvement de la caméra et la coloration d’ensemble elle est digne du meilleur Kassowitz. On peut toutefois regretter que Vin Diesel se sente obligé parfois à trop pousser sa voix dans les graves.


eXTReMe Tracker