Carnet de vacances, J1 - Jeudi
Bon, je vais tenter de raconter une semaine de vacances, mais voyez-y ce que ce terme recouvre, une période de repos pendant laquelle on cesse toute activité, donc vous l’aurez compris, je n’aurai pas grand chose à raconter.
Avant de partir, de m’exclure une petite semaine durant des miens, j’ai posé une journée que je vais consacrer à la préparation de mon voyage. Tout d’abord, je m’en vais officier dans ce temple de la survie que constitue le centre de transfusion sanguine, déposer à la mémoire des accidentés mon obole sous la forme d’un sachet de nectar vermillon.
Il est malheureux que cette traditionnelle obole ne soit pas entrée dans les mœurs, qu’il faille encore supplier les jeunes donateurs, qu’ils n’aient pas conscience de ce que peut représenter un don. Dans notre société, où l’on veux l’accès aux soins et à la santé la plus égalitaire possible, où l’on se plait à croire en la gratuité des remèdes, il nous semblerait comme une injustice que de devoir payer pour obtenir un produit sanguin salvateur. Pourtant, il y a bien moins de donneurs que de receveurs. Et, même si je fais ces dons sans arrières pensées, je me demande parfois, s’il ne serait pas bon d’instituer un nouveau système ne reposant plus uniquement sur la charité de quelques uns mais aussi sur la participation de tous.
Je vais comme à mon habitude officier à la cabine Saint-Leu. Elle se trouve extrêmement bien située, pas loin des troquets et restaurants, mais aussi de la fac. De plus, ils offrent aux donateurs un ticket pour le parking souterrain tout proche. Enfin, elle n’a de cabine que le nom puisqu’elle dispose d’une salle de don d’environ huit lits , deux pour les plaquettes, deux pour le plasma et le reste pour le sang total. Il y a un grand cabinet médical pour la visite précédant le don, un secrétariat, des toilettes et une grande cafétéria pour la collation suivant le don.
Malheureusement, à mon arrivé, j’ai trouvé porte close. Ils entreprennent des travaux d’agrandissement et ne rouvriront que le lundi suivant (28 juillet). Toutefois, durant les travaux, on nous offre la possibilité de donner, rue Lescot à l’hôpital nord pour les plaquettes et le plasma, et dans un camion spécialement adapté et garé place Gambetta, juste derrière l’opération Amiens-Plage.
Après une brève collation au Mezzo di pasta de la place Gambetta, d’un petit café en terrasse du Forum, après s’être amusé à regarder les enfants patauger dans la piscine, grimper aux mats des brumisateurs et se rouler dans le sable, direction le camion. En haut des escaliers, une petite cabine, le secrétariat où assis sur un strapontin, je tends ma carte de donneur universelle qui précise mon groupe sanguin (ou le contraire). Seconde cabine, je retrouve la femme médecin pour l’habituel questionnaire médical. Un panneau glisse et je suis enfin dans le corps du camion, une salle climatisée( bénie soit la clim, dehors il fait près de 31°). Il s’y trouvent trois fauteuils, un pour les dons du bras gauche et deux pour le droit avec au centre deux charmantes infirmières. Un garrot, une bonne couche de Bétadine et c’est la piqure.
Les poches spécialement conçues pour la préservation du sang offrent aussi la possibilité de prélever quelques échantillons dans des éprouvettes à fin d’analyses. Elles sont posées sur une balance qui oscille lentement jusqu’à obtention des 480 grammes qu’un homme peut offrir. Une dizaine de minute plus tard, après avoir discuté de la pluie et du très beau temps, muni d’un bon gros pansement, je me glisse dans la dernière partie du camion, la salle de collation, deux banquettes et leur table ovale, une petite kitchenette où l’on offre boisson froides ou chaudes, sandwichs, viennoiserie et petits gâteaux.
Voilà, moins d’une demie heure plus tard, j’ai traversé le camion et je suis dehors avec le conseil de bien veiller à m’hydrater.
Vous voyez, c’est peu de chose et sommes toutes si utile.
P.S. : Chaque année en France, 500.000 malades ont recours aux produits sanguins, que ce soit dans le cadre d’opérations chirurgicales, du traitement des maladies hématologiques, des cancers et des accouchements. Seuls 4% des Français, 1,5 million de personnes, ont donné leur sang en 2007, alors que 8.800 dons sont nécessaires quotidiennement.
N’oubliez pas qu'aucune substance n’est actuellement capable de se substituer au sang humain !!! Le don du sang est donc essentiel !! Plus vous en parlerez autour de vous et plus cet acte sera commun à chacun d’entre nous.