Stérilisation de la chatte : Ovariectomie
Prunelle vient de subir cette intervention. Maintenant que c’est une femelle à part entière, qu’elle a eu ses premières chaleurs et que de nombreux soupirants sont venus uriner sur notre fenêtre de la cour, embaumant la cuisine de leur piquante odeur de mâle en rut, nous l’avons fait opérée.
C’est à cette occasion que nous avons appris ce phénomène naturel plutôt bizarre, plus un chat est petit, plus il est mature de bonne heure et comme Prunelle est plutôt petite, elle est devenue mature à même pas cinq mois. Il me semble encore que c’était hier que nous allions la chercher à Epehy.
Il faut bien le reconnaître, c’est plus pour notre confort que pour sa santé à elle car même si La stérilisation de la chatte est une opération pratiquée très couramment et qui est bien maîtrisée, comme toute opération pratiquée dans l'abdomen, elle n’est pas sans risques. Claudine ne tenait plus en place, tant que je n’avais pas rapporté à la maison la Prunelle de ses yeux.
Comment cela c’est-il déroulé :
Première étape.
Notre véterinaire à Boves a fait une injection anesthésiante à la chatte et une fois endormie, elle a été rasée sur le bas de l'abdomen puis badigeonnée de produit désinfectant (éosine ou Bétadine diluée). Étant donné le fait que le corps du chat est entièrement recouvert de poils, il est pratiquement impossible d'obtenir la désinfection totale de la peau, c’est pourquoi il a appliqué un champs stérile dégageant ainsi la zone à traiter. Elle a ensuite été intubée. Puis, il a fait une nouvelle désinfection avant d’entamer l’incision proprement dite.
Deuxième étape.
L’incision a eu lieu légèrement sous le nombril. Il est à signaler que contrairement à une femme chez qui l'utérus se présente sous la forme d'un seul tronc avec les deux trompes bien marqués, l'utérus chez la chatte se présente sous la forme d’une paire de cornes utérines disposées en forme de "V" dans la paroi abdominale. La pointe étant le col de l’utérus et les deux branches étant les cornes utérines. Au bout de chaque corne, on trouve l’ovaire attaché lui même aux tissus adipeux de l’abdomen. La grosse difficulté consiste donc à trouver ces ovaires tout en pratiquant une incision la plus petite possible. Celle de Prunelle ne fera que deux centimètres et du coup ne nécessitera que peu de fils. Une fois trouvé l’un des éléments de l’utérus, il suffit d’en suivre les extrémités.
Troisième étape.
Lorsqu’il a eu en main l’une des cornes utérines, il l’a ligaturé juste avant le petit bouton que constitue l’ovaire afin d’empêcher la circulation sanguine et l’hémorragie lors de l’ablation. Cette ablation s’est faite par une simple incision au bout de la corne. Il a refait la même opération sur l’autre. Elle n’a plus d’ovaires.
Quatrième étape.
Maintenant que les deux cornes utérines reposent sur l’abdomen, il clampe avec une petite pince la base des cornes et les coupe. Il suture ensuite puis recoud aussi la paroi musculaire puis la peau et la dés-intube.
Conclusions.
Plus de peur que de mal, l’opération a durée moins d’une heure mais le docteur a préféré la garder en observation dans son cabinet jusqu’au soir afin d’être bien sur de son réveil. Je dois retourner voir le Docteur d’ici huit à dix jours pour l’ablation des fils et enfin, à peine de retour à la maison, malgré une petite fatigue, elle a repris toutes ses bêtise habituelle et profitant de la sollicitude de Claudine, l’a fait tourner en bourrique.
P.S. : On m'a signalé que cette opération effectuée sans gants n'est pas très hygiènique, effectivement mais la photographie est de Skygirlyne qui comme vous le savez peut-être est belge. Elle fait de magnifiques photoreportages que vous pouvez voir à l'adresse suivante : http://www.flickr.com/photos/skygirlyne/ et est en train d'écrire une série de "poèmes" pour illustrer la dernière série en date de l'artiste Didier Bonaventure que vous pouvez admirer à l'adresse suivante : http://www.flickr.com/photos/didier-bonaventure/sets/72157606885007332/