C'est la gloire
Parmi tous les phénomènes naturels, il en est un que mon âme de photographe amateur apprécie par dessus tous, c’est la gloire.
On nomme ainsi la lumière qui ressort d’un bon gros tas de cumulus orageux comme le doigt de Dieu pointant telle ou telle partie de la Terre. Le soleil filtrant au travers des noires accumulations nuageuses en fait ressortir le caractère cotonneux. De nombreux peintre usèrent de ce stratagème pour représenter le courroux divin ou l’élévation spirituelle de l’un de ses personnages. Elle représente aussi la victoire de l’esprit sur les remous de l’ignorance ou encore les limbes avant le paradis. Il faut bien avouer que sa réalité est impressionnante.
Aussi lorsqu’hier, un épais et sombre manteau nuageux a recouvert le parc, le laissant indemne alors que tout autour de nous s’abattaient de sombres trombes d’eau. Vous comprendrez que je ne pu résister au plaisir de prendre quelques clichés de la vague moutonneuse et de son lumineux accro.Mais, tandis que je m’extasiait devant tant de beauté, un vent malin s’amusait à déplacer l’ensemble, et, sans que je n’y prenne garde, la trouée avait glissée et je ne retrouvais noyé de la tête aux chaussettes, passant de la gloire à une gluante humidité. Ma fine chemise de coton plaquée froide et collante, c’était l’horreur.